L'initiative de la Chambre des représentants de consacrer des minutes de solidarité avec la Palestine est une nouvelle fois tombée dans la récupération politicienne. Le PJD et le PAM à la manoeuvre. Avant le début de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, cet après-midi, les groupes parlementaires se sont relayés pour dénoncer le massacre de dizaines de Palestiniens à Gaza et saluer le message royal de solidarité adressé ce lundi à Mahmoud Abbas, président de l'Etat palestinien. Les interventions du PJD et du PAM sortent du lot et méritent une attention particulière. Et pour cause, les deux ont surfé sur la cause palestinienne en espérant glaner quelques intérêts politiques. Les islamistes ont saisi cette occasion pour rebondir après l'échec cuisant de leur marche du 13 mai à Rabat, largement boycottée par les Marocains. «La question palestinienne n'est pas un sujet de surenchère politique. Elle est centrale pour le peuple marocain, la deuxième après notre intégrité territoriale», a souligné le député Khalid Boukeriî, l'ancien secrétaire général de la jeunesse de la Lampe. Le PAM réplique en accusant le gouvernement Benkirane d'avoir favorisé la normalisation Le PJDiste a également appelé à accélérer l'adoption de la loi pénalisant la normalisation avec Israël. Pourtant, des propositions de loi, en ce sens, moisissent depuis août 2013 à la Chambre des représentants. Un retard qui étonne, lorsqu'on sait que les auteurs des textes, à savoir le PJD, le PPS, l'Istiqlal et l'USFP, sont majoritaires dans les deux Chambres des représentants et peuvent, s'ils le voulaient réellement, les programmer en commission. Ces minutes consacrés à la Palestine n'ont donc pas échappé à la récupération politicienne. En témoigne l'intervention d'Addi Bouarfa, qui a pris la parole au nom du Tracteur. Le député a saisi cette opportunité pour couvrir d'éloges l'initiative du secrétaire général du PAM, Ilyas El Omari, visant à réconcilier les factions palestiniennes au Maroc. Et de rappeler que des représentants du Hamas et du Fath ainsi que d'autres mouvements étaient au Maroc (en janvier 2013 à Skhirat) pour débattre des moyens à redynamiser le processus d'entente entre elles. En réponse à la demande du PJD de pénaliser la normalisation avec Israël, le représentant du Tracteur a répliqué en accusant le gouvernement Benkirane d'avoir encouragé les échanges commerciaux avec l'Etat hébreu. Ambiance.