Sans se prononcer sur les raisons avancées par le Maroc pour expliquer sa rupture des relations avec l'Iran, Washington condamne les activités déstabilisatrices de Téhéran et du Hezbollah. Les Etats-Unis apportent un soutien indirect à la décision du royaume du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran. Un appui que le bureau de la MAP à Washington est allé chercher. Le Département d'Etat dénonce en effet ce mardi 8 mai «la nature déstabilisatrice des activités de l'Iran, y compris le soutien de ce pays au Hezbollah et à d'autres groupes terroristes», rapporte l'agence de presse officielle. L'Iran «demeure un Etat désigné sponsor du terrorisme et le Hezbollah demeure une organisation terroriste internationale», ajoutent les services de Mike Pompeo. «Les Etats Unis cherchent le soutien de nos partenaires afin de neutraliser l'influence déstabilisatrice de l'Iran, contenir son agression - particulièrement son soutien au terrorisme et aux combattants - et restaurer un équilibre des forces plus stable», conclut le Département d'Etat. Est-ce là un appel du pied au Maroc pour s'engager dans la politique de durcissement prônée par l'administration Trump envers Téhéran à l'instar de ses alliés au sein du Conseil de Coopération du Golfe ? Réaction mesurée de Washington Force est de constater que la diplomatie américaine a bien évité de mentionner la collusion entre le Hezbollah et le Polisario, préférant se concentrer sur les arguments qui servent essentiellement la politique etatsunienne vis à vis de l'Iran. Par ailleurs, le timing de la publication de la réaction du Département d'Etat sur les raisons de la rupture intervient le même jour que l'annonce par le président Donald Trump du retrait de son pays de l'accord sur le nucléaire iranien, signé le 14 juillet 2015 à la capitale autrichienne. Pour rappel, le 1er mai dernier, de retour d'un déplacement à Téhéran, le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, accusait le Hezbollah -avec le soutien du parrain iranien- d'entraîner et de livrer des armes au Polisario. Le Maroc dispose «des preuves, des données et des dates qui montrent l'implication d'au moins un membre de l'ambassade d'Iran à Alger dans l'organisation de toutes ces opérations pendant au moins deux ans», a-t-il affirmé dans des déclarations à la presse.