A trois jours de l'expiration du mandat de la MINURSO, l'heure est à la diplomatie. Dans ce sens, la représentante des Etats-Unis mène des négociations avec trois pays membres du Conseil de sécurité. Au Conseil de sécurité, le revirement de Moscou sur la mouture finale du projet de résolution sur la question du Sahara a contraint Washington à reprendre le dossier en main. Des tractations sont en cours, depuis hier, dans l'objectif de dépasser ce blocage. On apprend que Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, a tenu hier des réunions séparées avec les représentants de la Russie et de l'Ethiopie, les deux pays ayant exprimé par écrit leur opposition à la teneur du texte sur le différend territorial. La diplomate américaine a ensuite pris langue le même jour avec son homologue suédois. Stockholm a émis, pour sa part, des réserves verbales au draft. En écho à une demande du ministre norvégien des Affaires étrangères, la Suède entend remettre sur la table sa vieille requête d'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance de la situation des droits humains au Sahara. Réunion aujourd'hui du «Club des amis du Sahara occidental» Ce premier contact devrait se poursuivre ce jeudi, avec une réunion décisive des membres du «Club des amis du Sahara occidental». Celui-ci regroupe les Etats-Unis, l'Espagne, la France, le Royaume-Uni et la Russie. Le Maroc compte sur l'appui de la France pour défendre ses intérêts. En effet, Paris a introduit des amendements en faveur de Rabat dans la première mouture rédigée par Washington. La durée de ces négociations ne devrait pas dépasser le 29 avril, date d'expiration effective du mandat de la MINURSO au Sahara occidental. «Faute de consensus, le projet de résolution sera soumis à l'adoption et chaque membre du Conseil de sécurité votera en tenant compte de ses propres intérêts stratégiques», nous confie une source proche du dossier. Une éventuelle division des Quinze à propos de la question du Sahara occidental ne constituerait pas un précédent. Pour mémoire en 2016, la résolution 2285 avait été approuvée par 10 voix contre 2 (Uruguay et Venezuela) et 3 abstentions (Chine, Fédération de Russie et Nouvelle-Zélande). Il y a de fortes chances qu'un tel scénario se reproduise dans les prochains jours.