Comme son nom l'indique, «La révolte des rêves» (Virgule Editions, 2017) est un recueil de textes qui est partagé en deux parties : le rêve et la révolte. Le rêve de vivre dans une société juste, et la révolte pour y parvenir. Comment l'écrivaine a-t-elle choisi de rendre compte de ces deux axes principaux de son livre ? Par le biais des mots et de la plume que représente l'écriture. L'écriture Qu'est-ce que l'acte d'écrire ? Pourrait-il s'apparenter à une histoire d'amour ? En tout cas, c'est ce que pense Nadia Essalmi. Pour l'écrivaine, «écrire est un acte d'amour», avec tout ce que ce rapport laisse entendre. Cette relation amoureuse qui naît entre l'écrivain et l'écriture se bâtit par étapes. D'abord, «l'esprit tombe amoureux de l'idée, flirte avec elle et lui fait l'amour», puis «[l'esprit] sue et éjacule de l'encre». Arrivé à ce stade, «le crayon féconde la page, parfois avec violence». C'est ainsi que «les mots naissent» et parlent à notre cœur et à notre conscience. Le pouvoir des mots Si la communication est rendue possible entre un auteur et son public, c'est exclusivement grâce aux mots. Les mots sont la seule arme que possède un écrivain. Ils demeurent aussi le seul moyen d'atteindre le lectorat et de rendre compte du monde dans lequel nous vivons. Par ailleurs, «les mots ont une force dont le pouvoir est illimité», souligne Essalmi. Ce pouvoir va au-delà de ce que nous pouvons imaginer. En fait, «les mots peuvent colorer la vie, mais aussi la noircir», assure l'auteure, tout en ajoutant : «Les mots peuvent parfumer la vie, mais aussi la pourrir.» A quoi ressemblerait notre vie sans mots ? A rien, assurément. En réalité, ce sont eux qui font nos vies et la défont : «Un mot peut faire changer la trajectoire d'une vie», confirme Essalmi. La plume En tant que femme écrivaine, Essalmi se saisit des mots, les rassemble sous sa plume et les étale sur sa page blanche pour changer la condition féminine mais aussi sociale, qu'elle trouve «injuste[s]». Cette injustice attise la révolte de sa plume, qui devient «incontrôlable» et finit par «cracher du poison». Du coup, «les mots qu'elle (la plume) récolte (…) sont souvent méchants, agressifs et violents». Une violence qui s'alimente de celle de la société où elle vit. Mais la plume féminine ne baisse pas les bras ; «elle se met alors à raconter ses rêves, ceux d'un monde juste».