Dans un communiqué publié ce mardi, l'ONG Freedom Now dénonce le procès à l'encontre du journaliste Taoufik Bouachrine, directeur de publication du quotidien arabophone Akhbar Al Youm, ainsi que la condamnation jeudi dernier d'Abdessadek El Bouchtaoui, avocat membre de la défense des détenus du Hirak à Casablanca. Le Comité pour la protection de la liberté de la presse et d'expression au Maroc, relevant de l'ONG, fustige ainsi la décision de justice rendue lundi par le tribunal de Casablanca. Taoufik Bouachrine y a été condamné à verser 450 000 DH aux ministres Aziz Akhannouch et Mohamed Bousaid, «alors qu'il n'a fait que son travail d'informer le public sur un dossier concernant la gestion gouvernementale du Fonds de développement rural», précise le communiqué. Par ailleurs, le Comité exprime sa solidarité à l'avocat Abdessadek El Bouchtaoui. Membre de la défense des détenus du Hirak à Casablanca, il a comparu jeudi dernier devant le tribunal de première instance d'Al Hoceïma pour «menace et insulte contre des instances publiques». Freedom Now voit en sa condamnation à 20 mois de prison ferme et au versement d'une amende de 500 DH une restriction sur «son rôle important auprès des détenus du Hirak et son soutien indéfectible aux manifestations dans le Rif». Plus loin, l'ONG considère que l'enchaînement de ces deux poursuites est «un autre épisode des séries d'élimination de la liberté de la presse et d'expression» au Maroc, désormais recalé à des classements mondiaux médiocres en matière de protection de ces droits et libertés.