La Commission européenne a initié une série de consultations avec les sahraouis, du Polisario mais aussi de Dakhla et Laâyoune, sur l'accord de pêche. Le 27 février, la CJUE prononcera son arrêt sur l'accord de pêche conclu entre le Maroc et l'UE en 2014. A moins de trois semaines de cette échéance, la Commission européenne a initié des rencontres avec les sahraouis afin d'examiner avec eux ce sujet sensible. Vendredi des représentants de la CE se sont entretenus avec le représentant du Front à Bruxelles, Mohamed Sidati. «Au cours de la réunion, nous avons exprimé notre profonde préoccupation au sujet des négociations en cours pour inclure le Sahara occidental dans l'accord commercial UE-Maroc», a-t-il déclaré à l'agence SPS. Et d'ajouter que la discussion a porté également sur «les tentatives en cours pour inclure le Sahara occidental dans les accords commerciaux UE-Maroc sans le consentement du peuple sahraoui à travers son représentant légitime, le Front Polisario». La démarche de la Commission européenne est la conséquence des fortes pressions exercées par des eurodéputés en vue de consulter le Polisario sur le renouvellement de l'actuel accord de pêche qui arrivera à terme le 14 juillet. Des élus et des professionnels de la pêche sahraouis consultés par l'UE Cependant cette «légitimité» dont se targue Sidati est loin d'être acquise. «La commission européenne a convié également des sahraouis vivant dans les provinces du sud pour une réunion qui se tiendra en principe dans les prochains jours, à Rabat», nous confie une source. «A cet effet, des invitations ont été adressées à des élus locaux et à des associations de professionnels de la pêche opérant dans la région.» Ladite rencontre a un double objectif : d'abord s'assurer auprès d'autres sahraouis, autre que ceux du Polisario, que l'accord de pêche profite réellement aux habitants de la province et ensuite envoyer un message afin de dissiper les inquiétudes que pourrait nourrir la partie marocaine suite à la réunion avec le Polisario. Mi-décembre, un rapport de Direction des affaires maritimes de l'Union européenne a révélé que 75% des impacts socio-économiques de l'actuel accord de pêche bénéficient aux régions de Dakhla-Oued Eddahab et de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra.