C'est depuis la Chambre des représentants que le PJD a lancé, cet après-midi, une nouvelle offensive contre la langue française. Une opération confiée au très conservateur Abou Zaid El Idrissi. Cet après-midi à la Chambre des représentants, le chef du gouvernement a présenté sa feuille de route pour la réforme de l'enseignement dans tous les niveaux et la formation professionnelle. Saâdeddine El Othmani a, bien entendu, défendu sa politique, rappelant les 59,2 milliards de dh consentis dans la cadre de la loi de finances de 2018 au secteur, soit une hausse de 5 MM dh par rapport au précédent exercice. Le chef de l'exécutif n'a pas laissé l'occasion passer sans vanter le projet de loi-cadre portant réforme de l'ensemble du système éducatif. Une fois la déclaration d'El Othmani lue, le tour est venu aux représentants des groupes de prendre la parole pour la commenter. Néanmoins, le député du PJD, Abou Zaid El Idrissi, a préféré aborder un sujet qui lui est cher, à savoir la langue française. Rares sont en effet les interventions de l'islamiste dans les débats à la Chambre basse du Parlement qui se limitent le plus souvent à la protection de la langue arabe et la cause palestinienne. El Idrissi met en garde contre les «dangers de la francisation» Profitant de la diffusion en direct de la séance sur Al Aoula, El Idrissi a présenté un réquisitoire contre le lobby francophone, l'accusant d'avoir même «francisé» les régions du Maroc sous protectorat espagnol. Poursuivant sur sa lancée, il a mis en garde contre les «dangers» guettant l'identité nationale de l'influence du français. Un discours que partage le PJD, le Mouvement unicité et réforme et des milieux panarabistes réunis au sein du "Collectif pour la langue arabe". Et de pointer ensuite le lobby francophone qui, selon lui, veille à pérenniser et préserver ses intérêts par une opérationnalisation rapide d'une série de décisions en faveur de l'enseignement de la langue française dans l'ecole publique. «Cette année entre en vigueur 11 mesures au profit du français contre seulement 3 pour l'anglais et rien en faveur de l'amazigh», s'est-il exclamé. Les propos tenus cet après-midi par le député islamiste sont conformes à la ligne adoptée par le PJD sur le sujet. D'ailleurs son groupe à la Chambre des représentants a présenté, fin novembre, une proposition de loi visant la «protection et le développement de l'usage de la langue arabe» y compris par des amendes à l'encontre les contrevenants aux règles proposées par les islamistes.