En l'absence du roi Mohammed VI, l'Union africaine a satisfait presque toutes les revendications du Polisario y compris l'annulation du Forum Crans Montana de Dakhla. La délégation marocaine à Addis-Abeba est dans le viseur des critiques. La déclaration finale du 30e sommet de l'UA, qui s'est tenu les 28 et 29 janvier à Addis-Abeba, invite le Maroc et la «RASD» à entrer dans des négociations directes. La Conférence des chefs d'Etats de l'Union exhorte les «deux Etats membres, d'engager sans condition préalable, des pourparlers directs et sérieux, facilités par l'UA et les Nations unies pour l'organisation d'un referendum libre et juste pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», lit-on dans le texte. Des passages qui, au grand dam du Maroc, reprennent à la lettre presque toutes les revendications du Polisario. Mieux l'UA se dit «prête à opérationnaliser, si et lorsque nécessaire, son Comité des chefs d'Etats et de gouvernement sur le Sahara occidental». Un comité décidé en 1978 pour soutenir les efforts de l'ONU. L'UA, encouragée par Köhler, cherche un rôle au Sahara La déclaration demande au royaume de «permettre à la mission d'observation de l'UA de retourner à Laâyoune au Sahara occidental, et de permettre un suivi indépendant des droits de l'Homme dans le territoire». Une demande identique avait été exprimée par le Conseil de paix et de sécurité à l'issue de sa réunion de mars 2017 mais rejetée par le Maroc. L'Union a également sollicité des autorités de Rabat pour «cesser d'organiser» le Forum Crans Montana à Dakhla. Une autre revendication du Polisario fermement soutenue par l'Union africaine. Par ailleurs, le texte invite, en visant particulièrement le royaume, à «coopérer pleinement» avec l'envoyé de l'Union pour le Sahara occidental, le Mozambicain Joaquim Chisano. Ces appels interviennent alors que le contexte international est plutôt favorable à un rôle à l'Union africaine dans le conflit. Horst Köhler compte en effet sur l'appui des organisations régionales, UA et UE, pour pallier l'absence de l'administration Trump sur ce dossier. Moussa Faki tente de nuancer Face à une série de points négatifs pour le Maroc, le président de la Commission de l'UA a été appelé pour jouer les sapeurs-pompiers. Moussa Faki Mahamat a souligné, dans une déclaration rapportée par la MAP, que la décision 653, prise au terme du 29e sommet en juillet à Addis-Abeba, «est toujours valide et continue de constituer la référence». Une résolution qui «se félicite de la nomination de M. Horst Köhler en tant qu'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu pour le Sahara», ajoute la MAP. Néanmoins, l'agence officielle a omis de mentionner que c'est au terme de ce conclave que le bloc africain avait brandi la menace de remettre en selle le comité de des chefs d'Etats et de gouvernement sur le Sahara occidental.