Le départ de Nkosazana Dlamini-Zuma de la présidence de la Commission de l'Union africaine a contraint l'Algérie de se tourner vers un autre acteur pour défendes ses positions. Le président du Conseil de paix et de sécurité, l'Algérien Smail Chergui, est pressenti pour assumer le rôle jouait auparavant par la Sud-africaine. D'ailleurs, il s'est réuni hier soir avec Horst Kohler. L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Kohler s'est entretenu hier soir à New York avec le président du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine, l'Algérien Smail Chergui. «La rencontre entre les deux hommes a duré plus que prévue», nous confie une source proche du dossier. La réunion soulève des interrogations. Le CPS est-il le nouveau cheval de bataille de l'Algérie pour relayer ses postions auprès de Horst Kohler ? Auparavant, le voisin de l'Est s'appuyait essentiellement sur l'ancienne présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma. La Sud-africaine, durant ses quatre années de mandat, a montré un zèle particulier dans la défense des thèses du Polisario. En témoigne d'ailleurs ses nombreux messages portant sur le même sujet adressés à l'ex-secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Smail Chergui pour remplacer le départ de Dlamini-Zuma ? Le départ de Dlamini-Zuma, à l'issue du Sommet d'Addis-Abeba de janvier 2017, a laissé un grand vide pour Alger et le Front Polisario, d'autant que son successeur, le Tchadien Moussa Faki Mahamat a opté pour la neutralité. Une ligne qu'il avait observée lors de ses entretiens en avril à New York avec Antonio Guterres et ce, en évitant d'aborder la question du Sahara occidental. L'Algérien Smail Chergui, en sa qualité du président du Conseil de paix et de sécurité, l'avait d'ailleurs accompagné à l'occasion de ce déplacement. Chergui aurait sans doute plaidé devant Horst Kohler pour une intégration du CPS dans les efforts de l'Allemand dans la résolution du différend territorial. Pour rappel, le Maroc a déjà accusé le CPS de «partialité». L'organisme, totalement sous l'emprise de l'Algérie et de l'Afrique du sud, avait adopté en juillet dernier une résolution appelant le Maroc et la «RASD» à «s'engager dans des pourparlers directs et sérieux et à apporter la coopération nécessaire aux organes politiques de l'UA, à la Commission et au haut représentant de l'UA pour le Sahara occidental», le Mozambicain Joaquim Chissano. Les mandats de l'Alger et de Pretoria au CPS n'arriveront à terme que 31 mars 2018.