Après la publication du Dahir de ratification par le royaume de la création de l'instance africaine, rien n'empêche Rabat de postuler à son Conseil de paix et de sécurité au nom de la zone Afrique du Nord. L'Algérie sortante lorgne quant à elle un siège au Conseil de sécurité de l'ONU. Selon la dernière livraison du Bulletin officiel, le Maroc a ratifié le protocole portant création du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS), conclu le 9 juin 2002 à Durban. Pour rappel, le royaume a signé le texte le 13 novembre 2017 à Addis-Abeba. Cette ratification officielle ouvre la voie au Maroc de présenter sa candidature à prendre place à ce conseil stratégique de l'organisation continentale. Le contexte est en effet favorable à une telle démarche. Le 31 mars prochain, un des deux sièges revenant à la zone de l'Afrique du nord sera libre. Le mandat de son détenteur, l'Algérie, arrive en effet à terme à cette date, comme l'indique un document de l'UA. L'Afrique du sud, le Tchad, le Burundi, le Niger, le Rwanda, la Sierra Leone, le Togo et l'Ouganda sont également concernés par cette échéance. L'Algérie tente de rebondir au Conseil de sécurité de l'ONU Ce départ du voisin de l'Est de la composition offre une réelle opportunité pour le Maroc de faire son entrée dans le club des Quinze du CPS. Sans aucun doute, la route menant au siège ne sera pas facile à emprunter. Il faut s'attendre à des candidatures en provenance d'autres Etats de la région, surtout de la Mauritanie et dans une moindre mesure de la Tunisie. Ce qui promet de nouvelles étincelles entre Rabat et Nouakchott qui devraient s'ajouter à la longue liste des différends entre les deux pays. En revanche du côté de l'Algérie, l'heure est à l'examen de moyens assurant au pays de palier la perte de son siège au CPS. Ce lundi 22 janvier, Abdelkader Messahel, a révélé dans des déclarations à la presse rapportées par le quotidien El Khabar, que son gouvernement entend présenter cette année sa candidature en vue d'intégrer le Conseil de sécurité des Nations Unies pour le compte de la zone Afrique. A partir de 2019, le mandat des membres non-permanents au CS de l'ONU sera de trois ans au lieu de deux en vigueur actuellement. Le timing choisi par les responsables algériens pour se lancer dans une telle entreprise parait délicat. Et pour cause, un seul siège est à pourvoir pour l'ensemble des Etats africains. L'Ethiopie quittera le 31 décembre 2018 le Conseil de sécurité, alors que la Côte d'Ivoire et la Guinée équatoriale devront céder leur place un an plus tard, jour pour jour.