Réuni avec les acteurs du secteur de la pêche, Alberto López-Asenjo a dit examiner «tous les scénarios», dans l'attente du verdict de la Cour de justice de l'Union européenne. Le secrétaire général espagnol de la Pêche, Alberto López-Asenjo, a appelé les communautés autonomes et la flotte à faire preuve d'«apaisement» à propos de l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc, alors que le gouvernement central se prépare à toute éventualité, notamment l'interruption ou l'abandon de cette flotte de pêche, indique l'agence EFE. Le responsable s'est réuni avec les représentants des communautés autonomes d'Andalousie, de Galice et des Canaries, ainsi qu'avec les armateurs et les confréries, pour analyser les recommandations formulées par l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), Melchior Wathelet. Ce dernier a récemment proposé d'annuler l'accord de pêche. Il estime qu'en ayant conclu celui-ci avec le Maroc en 2014, «l'Union a violé son obligation de respecter le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination, ne reconnaissant pas, par conséquent, une situation illicite découlant de sa violation, et n'a pas mis en place les garanties nécessaires pour assurer que l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental se fasse au bénéfice du peuple de ce territoire». Le gouvernement espagnol a transmis aux professionnels de la filière halieutique plusieurs informations, en l'occurrence les conclusions de l'avocat général, sur lesquelles la CJUE doit se prononcer, et d'autres relatives aux négociations pour renouveler l'accord de pêche, qui expire le 14 juillet prochain. «Dans la pratique, l'accord est toujours en vigueur» selon les mêmes conditions, a rappelé Alberto López-Asenjo à l'issue de la réunion. Actuellement, 80 bateaux espagnols sillonnent la flotte de pêche. Une «table de concertations» en guise de circuit informatif Le responsable s'est toutefois montré prudent : «dès la minute» où il a appris la proposition de Melchior Wathelet, il a envisagé «tous les scénarios», a-t-il expliqué. Si la CJUE venait à marcher dans le sillage de l'avocat général, il faudrait alors mettre en place des mécanismes pour pouvoir octroyer des aides à la flotte espagnole, a ajouté Alberto López-Asenjo. Ce dernier a également fait savoir que les juges se prononceront dans trois ou quatre mois, avec une analyse juridique «plus affinée et précise». Quant aux négociations avec Rabat pour un nouvel accord, la Commission européenne a demandé l'autorisation du Conseil de l'Union européenne, qui réunit les représentants des gouvernements. Une formalité qui devrait prendre entre quatre et six semaines, précise l'agence EFE. A cet égard, Alberto López-Asenjo a insisté sur les «relations excellentes» entre l'Union européenne – notamment l'Espagne – et le Maroc, la satisfactions réciproque des acteurs du secteur halieutique et la connaissance mutuelle de leurs besoins respectifs, ce qui devrait permettre «une négociation rapide» pour un nouvel accord. L'administration et l'industrie de la pêche ont mis en place une «table de concertations» en guise de circuit informatif afin de communiquer sur d'éventuelles évolutions. Des rencontres devraient avoir lieu ponctuellement ; la prochaine se fera avec la Commission européenne de la pêche.