Il y a dix ans, Fouad Ali El Himma lançait tambour battant le Mouvement de tous les démocrates. L'association politique aux multiples objectifs a depuis disparu de la scène marocaine, happée par le PAM. Le PAM s'est souvenu, hier, du dixième anniversaire de la création du «Mouvement de tous les démocrates» par Fouad Ali El Himma et un groupe de fidèles. L'initiative prétendait réconcilier les Marocains avec la politique partisane, d'autant que les législatives de septembre 2007 avaient connu un faible taux de participation, à peine 37%. L'association s'étaient fixée comme objectifs de «défendre, pérenniser et renforcer les choix démocratique et moderniste, adoptés par le Maroc, et relever les défis du développement». Le MTD, comme se plaisaient à l'appeler les médias francophones à l'époque, séduisait. Les adhésions affluaient de tout le Maroc. El Himma était entouré d'Aziz Akhannouch, Ahmed Akhchichine, Salah El Ouadie, Khadija Rouissi, Mustapha Bakkoury, Rachid Talbi Alami, Mohamed Cheikh Biadillah et Hassan Benaddi. En l'espace de quelques mois, l'entité a réussi sérieusement à bousculer les partis traditionnels, résignés face à la force de frappe de ce nouveau joueur sur la scène politique et qui menaçait leur propre existence. Un cadre associatif qui avait besoin d'un bras politique Mais le MTD n'était pas seulement une association politique. Son fondateur, officiellement sans appartenance politique, est parvenu à constituer autour de lui un groupe parlementaire à la Chambre des représentants. Du jamais vu. Toujours «sans appartenance politique», il a réussi à présider la très prestigieuse commission des Affaires étrangère, défense et MRE. Autant de succès en si peu de temps qui ont balisé le terrain, permettant de passer à la seconde étape de la courte vie du MTD : Se muer en parti politique. Le 7 août 2008, le Parti authenticité et modernité est lancé par le député El Himma, avec le concours de petites structures politiques : le Parti National Démocrate de l'ex-colonel des FAR El Kadiri, le Parti Al Ahd de Najib El Ouazzani, l'Alliance des Libertés d'Ali Belhadj et le Parti Initiative citoyenne pour le développement de Mustapha Benhammou. Les deux premières formations ont vite quitté le Tracteur, mais elles ont laissé beaucoup de plumes dans le processus de séparation. Depuis août 2008, le Mouvement de tous les démocrates, complément happé par le PAM, a disparu de l'actualité marocaine. Certes au début quelques figures du MTD, issues de la gauche, avaient tenté d'instaurer une certaine distance entre l'association et le PAM, mais sans réel succès.