Le Front Polisario prétend que, dans une réponse à une lettre de Brahim Ghali, le secrétaire général de l'ONU serait sur la même longueur d'onde que le mouvement sur plusieurs sujets. Une lettre dont l'authenticité est remise en cause par le porte-parole d'Antonio Guterres. Le secrétaire général des Nations unies a-t-il répondu à une lettre de Brahim Ghali, datant de la mi-décembre ? L'agence de presse du Polisario répond par l'affirmation. En effet, la SPS a publié dimanche une longue dépêche consacrée à ce sujet. La teneur du texte, annoncé par la SPS, intrigue. Et pour cause, même un Ban Ki-moon sous l'influence de son envoyé personnel, Christopher Ross, n'aurait pas fait mieux. La «réponse» du Portugais commence par mettre l'accent sur «la mise en place de mesures indépendantes et crédibles garantissant le respect total des droits de l'Homme» au Sahara occidental. Et d'affirmer que l'ONU «suit le dossier des richesses naturelles» de la province «conformément à l'avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) et de l'avis du conseiller juridique des Nations unies de 2002 (Hans Correl, ndlr)». Une histoire cousue de fils blancs destinée à la consommation interne Dans l'ensemble, le secrétaire général de l'ONU partagerait les positions du Polisario sur les dossiers de Guerguerate, les violations marocaines du cessez-le-feu de 1991 et le mandat de la MINURSO qui devrait être conforme à celui des autres opérations de maintien de paix de l'ONU, prétend la SPS. La «réponse» attribuée à Antonio Guterres apporte beaucoup d'eaux au moulin du Front, en ces temps de vaches maigres. Néanmoins, vingt-quatre heures après la publication de la dépêche de la SPS, l'ONU remet en cause l'authenticité de la «lettre». «Je n'ai aucune confirmation qu'une telle lettre a été envoyée», a répondu hier Stephan Dujarric à une question sur ce sujet, lors de son point de presse quotidien. Ainsi, Dujarric renvoie la balle dans le camp de la direction du Front qui est appelée à expliquer les raisons de sa manœuvre. Contrairement à ce qui est d'usage dans le traitement des messages échangés entre parties et rapportés par la presse, les «extraits» de la «réponse» du secrétaire général de l'ONU ne comportaient pas de guillemets dans l'article de la SPS.