Le volet économique est présent dans la mini-tournée effectuée par le ministre des Affaires étrangères et celui des Finances en Arabie saoudite et au Koweït, à l'heure où les aides promises en 2012 au Maroc par ses partenaires du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG) enregistrent une baisse. Nasser Bourita et Mohamed Boussaid se sont rendus hier au Koweït. Comme dans la capitale saoudienne, les ministres des Affaires étrangères et des Finances ont remis à l'émir Sabah Al Ahmed Jaber un message écrit du roi Mohammed VI. La mini-tournée du chef de la diplomatie et de l'argentier du royaume dans les pays du CCG ne devrait pas prévoir d'escale aux Emirats. En effet, le prince héritier Mohamed Ben Zayed est, depuis quelques jours, au Maroc et plus précisément dans la région de Bouaarfa pour ses vacances de fin d'année. Le roi du Bahreïn y est également. Habituellement, lorsque le ministre des Finances accompagne son homologue aux Affaires étrangères dans des visites aux monarchies du Golfe, la discussion porte essentiellement sur des questions économiques. Et pour cause, les aides promises par les Etats du CCG au Maroc ont enregistré dernièrement une baisse significative. En 2016, elles n'ont atteint que 720 millions de dollars alors que le gouvernement tablait dans la Loi de finances sur 1,3 milliard de dollars. Relancer les aides des Etats du Golfe Le CCG s'est engagé à appuyer, de 2012 à 2016, l'économie marocaine en accordant au royaume 5 milliards de dollars. Une somme destinée à financer des projets d'investissement publics. Or et selon des chiffres officiels, le royaume n'a reçu jusqu'à avril 2017 seulement 3 MM $ du montant promis. En septembre dernier à Rabat, lors d'un colloque sur les finances publiques, le ministre Mohamed Boussaid a reconnu le recul de ces dons. En vue de combler ce déficit et par la même occasion renflouer les caisses de l'Etat, il avait invité les sociétés privées marocaines à faire davantage preuve de «civisme fiscal». La Loi de finances de l'année prochaine table sur 8 milliards de DH d'aides en provenance de ses partenaires du Maroc au Golfe. Contrairement à 2016 et à 2017, les cours du pétrole sur le marché mondial ont enregistré un bond, franchissant la barre des 60 dollars. Une tendance qui devrait se confirmer en 2018, surtout si le conflit irano-saoudien franchit le seuil du non-retour. De quoi inquiéter l'argentier du royaume qui doit veiller à contenir les déficits publics.