Le Togo renonce à accueillir le sommet de la CEDEAO du 16 décembre. Les tensions politiques qui secouent depuis des mois ce pays ont contraint le président Faure Gnassingbé à prendre cette décision. La réunion aura lieu à Abuja, où se concentrent les opposants à l'adhésion du Maroc au groupement régional. Le prochain sommet de la CEDEAO n'aura pas lieu à Lomé. Le conclave se tiendra à Abuja, siège de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Une décision annoncée à l'issue des entretiens dans la capitale nigériane entre les présidents Faure Gnassingbé et son homologue nigérian, Muhammadu Buhari. Ce changement de lieu n'aura aucun impact sur la date du sommet, toujours prévu le 16 décembre. Devant les médias, les deux chefs d'Etat n'ont pas expliqué les raisons à l'origine de cette modification, préférant aborder d'autres sujets. «Nous avons passé en revue la situation sécuritaire dans notre région, notamment au Liberia, en Guinée-Bissau et au Togo», a déclaré Buhari aux journalistes, comme le rapporte un site d'information à Abuja. De son côté, Faure Gnassingbé a préféré se focaliser sur les «réformes» touchant l'organisation de la CEDEAO. «Nous avions auparavant 15 commissions, désormais réduites à 9 pour plus d'efficacité», s'est-il félicité. Le précédent de l'annulation du sommet Afrique-Israël Ce changement de lieu du sommet de la CEDEAO est certainement dû aux partisans de l'opposition qui investissent depuis des mois les rues de Lomé, réclamant une réelle alternance politique, une limitation à deux mandats présidentiels et la fin du règne sans partage de la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis le coup d'Etat mené en 1967 par Eyadema Gnassingbé. Une fois le père décédé en 2005, son fils Faure avait été proclamé chef d'Etat. Son troisième mandat à la tête du pays doit expirer en 2020. Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que la situation politique au Togo impacte directement la tenue d'une rencontre internationale que Lomé devait accueillir. En témoigne le report à une date ultérieure du sommet Israël-Afrique, initialement prévu en octobre dernier dans la capitale togolaise. Ce changement devrait donner du grain à moudre aux opposants de l'adhésion du Maroc à la CEDEAO, qui se concentrent essentiellement au Nigéria. Ils mènent depuis des mois une campagne contre l'admission du royaume au groupement régional.