Le sommet Afrique-Israël, prévu en octobre à Lomé, a été reporté. La vague de manifestations de l'opposition togolaise est à l'origine de cette décision, beaucoup plus que de «pressions» exercées par le Maroc ou une autre partie. Le premier sommet Afrique-Israël n'aura finalement pas lieu. Le conclave, prévu du 23 au 27 octobre à Lomé, a été renvoyé à une date ultérieure. Les Palestiniens jubilent à l'annonce de ce report. Un membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est empressé de saluer les efforts consentis par des pays du continent, tels que l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Maroc, en vue de l'annulation de la réunion. Pour mémoire, la presse israélienne avait fait état, fin juillet, d'une campagne menée par le royaume afin de persuader les chefs d'Etat africains de bouder le sommet. L'Arabie saoudite était également intervenue. Le ministère saoudien des Affaires étrangères avait en effet convoqué, en juillet, le chargé d'affaires togolais pour lui demander des explications à ce sujet. Une autre piste : Lomé est en ébullition Les pressions exercées par Rabat, Riyad ou une autre capitale sur le président togolais sont-elles à l'origine du report ? Une chose est sûre : en août, ces «pressions» n'avaient pas empêché Faure Gnassingbé d'effectuer une visite privée en Israël. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou lui avait d'ailleurs réservé un accueil chaleureux. L'organisation du sommet avait été au cœur des discussions entre les deux responsables. La piste la plus plausible expliquant le renvoi de cette grand-messe israélo-africaine à une date ultérieure est à chercher du côté des rues de Lomé, investies par les partisans de l'opposition. Depuis la semaine dernière, des centaines de milliers de Togolais y battent le pavé. Ils réclament une réelle alternance et la fin du règne sans partage de la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis le coup d'Etat mené en 1967 par Eyadema Gnassingbé. Une fois décédé en 2005, son fils Faure avait été proclamé chef d'Etat. Son troisième mandat à la tête du pays expire en 2020. Ces protestants réclament essentiellement la limitation des mandats présidentiels à deux seulement et exigent en ce sens une révision de la Constitution. Pour rappel, Israël avait pris part au 51e sommet de la CEDEAO du 4 juin à Monrovia.