Le Maroc a joué un rôle majeur dans les années 40 lors de la Seconde guerre mondiale en aidant les forces alliées à vaincre le fascisme en Europe. Après la conférence d'Anfa qui a eu lieu à Casablanca, le président Franklin D. Roosevelt a promis son soutien au royaume dans son ambition d'arracher à la France son indépendance. L'opération Torch et le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord ont été un tournant dans l'histoire contemporaine. Effectivement, l'opération réussie a permis d'amorcer la défaite du fascisme qui divisait l'Europe en 1942. Les liens bilatéraux entre le Maroc et les Etats-Unis s'en sont retrouvés renforcés. En novembre, les deux pays célèbrent l'anniversaire du débarquement et de la conférence d'Anfa à laquelle a assisté le président américain Franklin D. Roosevelt. Revenons quelques décennies en arrière pour rappeler la promesse américaine d'aider le Maroc à arracher son indépendance aux Français. Franklin D. Roosevelt était connu pour ses positions en faveur de l'indépendance du Maroc. Le 32e président américain, qui avait apprécié la collaboration cruciale du royaume durant la Seconde guerre mondiale, avait promis à plusieurs reprises d'aider le Sultan Mohammed Ben Youssef à mettre un terme au protectorat français. Sur le divan, le Sultan Mohammed Ben Youssef, le Premier ministre Winston Churchill et le président Franklin D. Roosevelt. / Ph. DR Selon le site officiel de l'ambassade américaine, lorsque la conférence d'Anfa a eu lieu à Casablanca afin de trouver une stratégie pour vaincre l'ennemi italien et allemand, le président Roosevelt a organisé un dîner auquel il a convié le Sultan Mohammed Ben Youssef et Moulay Hassan. «Lors du dîner, la discussion a tourné autour de la richesse naturelle du Maroc et ses possibilités de développement, ainsi que les efforts à faire pour améliorer la santé et l'éducation», indique la même source. «Les deux leaders ont ainsi discuté de la possibilité d'accroître la coopération économique et commerciale entre les Etats-Unis et le Maroc. Le président Roosevelt a recommandé au Sultan de ne pas autoriser d'autres pays à exploiter les ressources naturelles marocaines.» Le président américain, agacé par l'exploitation française des ressources du Maroc, suggéra que les ingénieurs, enseignants et scientifiques marocains soient formés aux Etats-Unis. Roosevelt offrit ainsi son assistance pour le développement du royaume. Encourager le Sultan dans sa quête pour l'indépendance L'homme d'Etat américain était connu pour avoir encouragé le Sultan du Maroc dans sa quête de l'indépendance. Le même document indique que Roosevelt a promis qu'il «ferait tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir le Maroc à être indépendant de la France». Même son de cloche auprès d'autres sources. Selon le tome 19 du livre «Etudes d'Afrique du Nord» (numéro 4, 2014), écrit par Nabil Boudraa et Joseph Krause, «lors de la conférence d'Anfa, le président Franklin D. Roosevelt (FDR) a dîné avec le Sultan Mohammed Ben Youssef. Ceci a changé le cours de l'histoire marocaine». «Les détails de la conversation entre les deux hommes d'Etat sont restés secrets jusqu'à la mort de FDR deux ans plus tard. De source marocaine, on a avancé que le leader américain avait promis son soutien à l'indépendance du pays une fois que la Seconde guerre mondiale serait terminée.» Le président Roosevelt, le général de Gaulle et le Premier ministre Winston Churchill dans une villa à Casablanca où la conférence de presse a eu lieu. / Ph. Pinterest «Tout est sûrement mieux que de vivre sous les lois de la colonisation française» Le Maroc a clamé pendant longtemps que Roosevelt lui avait promis son indépendance. Un document a fait surface plus tard, confirmant cette prise de position. La Central Intelligence Agency (CIA) a dévoilé des documents déclassifiés : «Pourquoi le Maroc, habité par des Marocains, appartient à la France ? Tout est sûrement mieux que de vivre sous les lois de la colonisation française», avait lancé Roosevelt.