Le Maroc célèbre jeudi le 67ème anniversaire de la Conférence d'Anfa, un événement ayant marqué un tournant dans la lutte menée par le Mouvement national pour la libération sous la conduite de Feu SM Mohammed V. La Conférence, qui avait eu lieu du 14 au 24 janvier 1943 à l'hôtel Anfa de Casablanca, coïncidait avec l'émergence du nouvel ordre mondial dont les contours se dessinaient au fur et à mesure que la Deuxième Guerre mondiale s'approchait de sa fin, engendrant un contexte international où s'ouvrent, pour les peuples sous occupation, de nouvelles perspectives d'accession à l'indépendance. Entourée du plus grand secret, cette rencontre historique et décisive avait réuni, autour du libérateur de la Nation Feu SM Mohammed V, le président américain Franklin Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le chef de la résistance française, le général Charles De Gaulle. Informés par les services secrets espagnols, les Allemands, qui avaient bombardé Casablanca 15 jours auparavant, se sont trompés sur le lieu de cette réunion en raison d'une traduction de "Casablanca" en "Maison Blanche". Feu SM Mohammed V était accompagné de Feu SM Hassan II, alors âgé de 14 ans, qu'il avait tenu à associer à cette rencontre, dans le but de l'initier à la gestion des grands dossiers intéressant le Royaume et de le préparer à assumer son devoir de futur Roi. La participation du Roi du Maroc à cette conférence avait valeur de symbole: d'une part, elle revêtait une forme de reconnaissance par les Etats-Unis et l'Angleterre de la souveraineté marocaine et, d'autre part, la prise en compte du Royaume du Maroc comme un partenaire à part entière dans la vision stratégique qui se dessinait à Anfa, d'autant que le Maroc était pleinement engagé aux côtés des alliés pour le triomphe de la liberté. Feu SM Mohammed V avait saisi cette opportunité pour soumettre à la conférence la revendication de l'indépendance du Maroc et la proposition d'adhésion du Maroc à la Charte Atlantique, laquelle avait reçu le soutien du président américain, qui a qualifié de logique l'ambition du Maroc de reconquérir sa liberté. Un an après cette conférence, les nationalistes, sous la conduite de Feu SM Mohammed V, avaient élaboré un document portant sur les principales revendications nationales, le Manifeste de l'Indépendance. Désormais, le nouveau contexte mondial, issu de la guerre, semble favorable aux mouvements nationalistes, qui avaient le vent en poupe dans les empires coloniaux européens. Pour Feu SM Mohammed V et le mouvement nationaliste marocain, l'entrevue d'Anfa ouvre donc de nouveaux horizons pour se soustraire au joug colonial. Le Manifeste de l'Indépendance comportait aussi un volet relatif aux démarches auprès des pays concernés pour garantir cette indépendance. Le document insistait en particulier sur l'intérêt accordé par Feu SM Mohammed V au mouvement de réformes et à la mise en place d'un régime politique libéral basé sur la "choura" et garantissant les droits et devoirs de toutes les composantes du peuple marocain. La conférence d'Anfa, qui avait eu un impact politique certain sur l'avenir du Maroc ainsi que sur ses relations avec les Etats-Unis, contribua aussi à hâter la fin des années douloureuses de la Seconde guerre mondiale. Cette conférence avait ainsi permis la définition d'une stratégie commune contre les puissances de l'Axe sur tous les fronts. Roosevelt et Churchill s'étaient mis d'accord sur l'éviction des puissances de l'Axe de l'Afrique du Nord ainsi que sur l'offensive alliée en Italie, en commençant par la Sicile.