Nasser Zefzafi, actuellement en maison d'arrêt à Casablanca, a secoué mercredi l'auditoire lors de l'audience de son procès. Le leader du Hirak a affirmé que le secrétaire général du PAM, Ilyas El Omari lui aurait proposé de financer le mouvement populaire du Rif et d'exiger un référendum d'autodétermination. Ilyas El Omari, secrétaire général du PAM, aurait-il joué avec le feu ? L'homme fort de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima aurait incité le mouvement populaire du Rif à élargir ses revendications, notamment à réclamer la tenue d'un référendum d'autodétermination, a indiqué Mohamed Ziane, avocat de la défense, lors de la dernière audience du procès de Nasser Zefzafi et des autres activistes du Hirak. Mohammed Ziane, avocat de la défense, a confié à Yabiladi que le procès de Nasser Zefzafi prend aujourd'hui une autre tournure, plus grave. D'après lui, le secrétaire général du PAM aurait cherché à persuader Nasser Zefzafi d'être plus sévère dans ses exigences et revendications, et se serait proposé pour financer le mouvement rifain. Un interrogatoire de Zefzafi s'impose «Ilyas El Omari voulait financer le mouvement populaire du Rif, mais les leaders du mouvement ont refusé. Si le secrétaire général du PAM a cherché à persuader Zefzafi de politiser ses revendications, le leader du Hirak a été catégorique, insistant sur leur caractère social et refusant la proposition du secrétaire général en conséquence», a déclaré Me Mohammed Ziane. «Ilyas El Omari, qui est à la tête de l'un des partis les plus influents du royaume, aurait également incité Zefzafi à demander un référendum sur l'autodétermination, mais il a de nouveau refusé», a enchaîné l'avocat de la défense. Les propos de Zefzafi, que Me Ziane qualifie de «très sérieux», auraient «secoué toute la salle d'audience», poursuit l'avocat, précisant que la défense exige son interrogatoire avant son retour en prison «car il risque très certainement de subir des pressions qui vont le contraindre à revenir sur ses propos». Ilyas El Omari bientôt traîné en justice ? Interrogé sur une éventuelle convocation d'Ilyas El Omari au tribunal, Me Mohamed Ziane estime qu'une simple convocation est insuffisante. «Face à de tels éléments, une poursuite judiciaire s'impose», soutient-il. Le procès de Nasser Zefzafi a repris ce matin à Casablanca. Dans son plaidoirie devant la cour, Me Isaac Charia a ouvertement accusé le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima d'avoir incité les activistes du Hirak à «commettre des actes graves». «Mon client, Nasser Zefzafi m'a dit que Ilyas El Omari l'avait contacté à maintes reprises pour le pousser, lui et les autres activistes du Hirak, à conspirer contre le roi et le pays mais il a refusé», a affirmé l'avocat devant l'auditoire. Charia a également demandé au juge de s'assurer de l'authenticité de ses propos auprès de Zefzafi lui-même. Il s'est dit disposé à accepter toutes les mesures prises à son encontre par le juge et le représentant du parquet au cas où ses déclarations se révèleraient sans fondement. En conséquence, Isaac Charia a sollicité la comparution d'El Omari devant la cour.