A la Chambre des représentants, le gouvernement a accepté de répondre aux questions des députés sur la bousculade meurtrière survenue hier dans la commune de Sidi Boulaalam. Une réponse timide face à laquelle le PAM, dans les rangs de l'opposition, a invité l'exécutif à présenter sa démission. Le drame survenu dans la province d'Essaouira a été au cœur de la session hebdomadaire des questions orales de cet après-midi à la Chambre des représentants. Des groupes ont pris la parole pour exprimer leurs positions. Le PJD, par la voix de son président Driss Azami, a défendu les interventions «caritatives» menées par les associations, arguant qu'elles puisent leur légitimité dans les principes de l'islam. Le maire de Fès a invité le gouvernement à «encadrer» ces opérations. Le président du groupe des députés de la Lampe a saisi l'occasion d'exiger de l'exécutif qu'il alloue une «subvention directe» aux démunis. «C'est une obligation», a-t-il martelé. Le PAM appelle à la démission du cabinet El Othmani Dans l'ensemble, le PJDiste est resté modéré, contrairement au PAMiste Addi Bouaârfa. L'ex-syndicaliste a ouvertement pointé du doigt la «responsabilité du gouvernement» dans le décès, hier, de 15 femmes dans la commune de Sidi Boulaalam, près d'Essaouira. Ne faisant pas dans la dentelle, il a appelé le cabinet El Othmani à présenter sa «démission» pour son «incapacité» et sa «gestion médiocre» des affaires du pays. Par ailleurs, dans son réquisitoire, Bouaârfa a décoché des flèches en direction du PJD, exhortant ce dernier à respecter les principes de la constitution et à instaurer une séparation entre le religieux et la politique. Une réponse timide du gouvernement Visiblement, l'intervention du PAM n'a pas été appréciée par le groupe RNI/UC, qui a appelé à éviter les «surenchères politiciennes» et la «politisation» des drames. Même son de cloche du côté de l'Istiqlal, dont un député a appelé à une «distribution équitable des richesses». La réponse du gouvernement a été lue par le ministre des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Ce dernier a souligné que la société à l'origine de la distribution de produits alimentaires à Sidi Boulaalam a mené par le passé huit opérations «caritatives» sans incident. Le ministre a affirmé que l'exécutif est décidé à assumer sa responsabilité, rappelant que le département de l'Intérieur a ouvert une enquête.