Pour la deuxième fois en l'espace de trois jours, Abdelilah Benkirane sèche une réunion du secrétariat général du PJD. A moins de quatre semaines de la tenue du 8e congrès, jamais les islamistes n'ont connu pareils déchirements. Abelilah Benkirane continue de bouder les réunions du secrétariat général du PJD. Hier soir, il a une nouvelle fois opté pour la chaise vide, alors que cette fois, Mustapha Ramid était présent en compagnie des autres membres du «courant des ministres», notamment Aziz Rebbah et Saâdeddine El Othmani. Cette fois Slimane El Amrani, le n°2 du parti, n'a pas fourni d'excuse justifiant l'absence du secrétaire général. Jeudi 9 novembre, il avait justifié l'abscence de Benkirane par sa présence à des funérailles à Casablanca. Une absence qui en dit long sur les profondes divergences qui fracturent la formation islamiste en deux camps foncièrement opposés. La ligne suivie par le n°1 de la Lampe ne constitue pas une surprise. Il l'avait, d'ailleurs, expérimenté au lendemain de sa destitution par le roi Mohammed VI après son échec à former un nouveau gouvernement. Un congrès et des incertitudes A l'issue de la réunion du samedi, le secrétariat général a convenu de valider les dates du 25 et 26 novembre pour la tenue de la session extraordinaire du conseil national du PJD. Les membres du «parlement» du parti devront alors examiner les amendements proposés visant certains articles du règlement intérieur de la Lampe, particulièrement le 16e qui limite à deux le mandat du secrétaire général. A moins d'un mois du 8e congrès, prévu les 9 et 10 décembre, les pjdistes ne se sont pas encore mis d'accord sur les grands lignes de l'exposé politique que devra prononcer Benkirane devant les congressistes. «Des zones d'ombres entourent l'organisation et le déroulement de cette échéance. Benkirane et les siens exigent une simple réunion sans débat, sans la présence des médias et des invités étrangers, avec un seul et unique point au programme : élire rapidement le secrétaire général. Ce que les autres têtes d'affiche du parti refusent», nous confie une source ayant requis l'anonymat. Depuis sa création en 1998, jamais le PJD n'a connu pareils déchirements. Après le décès d'Abdellah Baha, survenu le 7 décembre 2014, la Lampe a perdu un sage qui parvenait à rapprocher les positions clivantes des uns et des autres.