Une affaire «louche» secoue depuis une dizaine d'années le projet Saada Atlantic, entre Asilah et Tanger. Les acheteurs de plusieurs biens immobiliers se disent «arnaqués» par le promoteur, tandis que ce dernier nie tout en bloc. Détails. Près de 1 200 personnes auraient été arnaquées par le promoteur immobilier Mohamed Deghoughi Ben El Miloudi. Ces «victimes» avaient un rêve : celui d'avoir une maison en bord de mer entre Asilah et Tanger, dans le cadre du projet immobilier et touristique Saada Atlantic. En 2003, le promoteur immobilier lance la commercialisation de ses appartements et villas. Plusieurs citoyens marocains et étrangers, «en provenance du Canada, de l'Espagne, de la France, des Etats-Unis et même de l'Inde», ont été séduits par le concept, explique Mohammed Ben El Mamoune, président de l'Association des dommagés du projet du complexe résidentiel et touristique Saada Atlantic du promoteur immobilier Mohamed Deghdoughi Ben El Miloudi (ADSAD). Ces acheteurs versent une avance qui varie de 50 000 à 100 000 dirhams et s'engagent avec le promoteur à travers la signature d'un compromis de vente. Mais les années passent et les acheteurs commencent à s'impatienter. En 2013, «l'escroquerie a éclaté au grand jour lorsque le promoteur a été contraint de livrer à un certain nombre d'acheteurs, à leur demande, des logements semi-finis, à la condition, posée par le promoteur, de revoir les prix d'achats initiaux et que les acheteurs terminent eux-mêmes, à leurs frais, la construction de leurs logements», lit-on dans un communiqué de presse parvenu à Yabiladi. Selon Youssef*, l'un des «dommagés» rencontré lors d'une conférence de presse de l'ADSAD, «le prix du mètre carré en 2005 était de 2 500 dirhams. Deux ans plus tard, les prix ont doublé». «Il n'y a pas de station d'assainissement, de piscine et de front de mer, comme promis» Le président de l'ADSAD déplore l'absence de cohérence entre le projet et la réalité : «Ce n'était pas la résidence rêvée pour moi. Le promoteur immobilier n'a travaillé que les grosses œuvres. Il n'y a pas de station d'assainissement, de piscine et de front de mer, comme promis. Cela fait presque 15 ans qu'on attend.» Certains acheteurs, excédés par le non respect des engagements initiaux, réclament son application ou demandent à se voir rembourser les avances qu'ils ont versées au promoteur. L'affaire est désormais devant la justice, face aux procureurs du roi à Tanger et Kenitra. Le promoteur immobilier, Mohamed Deghoughi Ben El Miloudi, nie tout en bloc. «Certaines personnes ont déjà acheté leur bien au sein du complexe résidentiel et touristique. Ceux qui veulent leur bien doivent donner l'argent restant. Les maisons sont équipées en eau et électricité. Les personnes de l'association donnent des informations erronées. Je n'ai pas tardé, le projet est réceptionné et tout est dans la légalité», a-t-il dit à Yabiladi. (*) Le prénom a été modifié