Le Maroc a encore beaucoup de progrès à faire en matière d'Etat de droit. Le royaume ne se classe qu'à la 51ème place sur 66 pays classés par le deuxième rapport de l'indice de l'Etat de droit du projet de justice mondiale (World Justice Project Rule of Law Index). L'ampleur de la corruption et le non respect de certains droits fondamentaux dans le pays expliquent entre autres facteurs, le mauvais classement du Maroc. C'est une note faible qui a été attribuée au Maroc dans le rapport 2011 du «World Justice Project Rule of Law Index», publié en début de semaine aux Etats-Unis. Cet indice se base sur plusieurs critères pour établir un classement sur l'état du droit dans différents pays. Pour cette année, neuf critères ont été pris en considération, comme le degré de responsabilité du gouvernement, l'accès des citoyens à la justice, la protection des droits, mais également l'efficacité du système de prévention des crimes et de la corruption. Selon les conclusions du rapport, le Maroc n'a fait de bonnes performances que dans les domaines du maintien de «l'ordre et de la sécurité». En dehors de ce critère, le reste des indicateurs sont dans le rouge. Notamment en ce qui concerne celui portant sur «l'absence de corruption», qui classe le royaume 59 sur 66 pays étudiés. Sur «les droits fondamentaux», seuls 6 de ces pays classés font pire que le Maroc. L' «efficacité de la justice pénale» marocaine (59/66) laisse également à désirer. Région Mena Toutes ces contre-performances classent le royaume à la 51ème place sur 66 pays au niveau mondial. Dans la région Mena (Moyen-Orient Afrique du nord), le Maroc reste encore distancé par les 5 pays inclus dans l'étude et s'y classe à l'avant dernière place. Les Emirats Arabes Unis sont considérés comme le pays qui présente le système le plus performant de la région, devant la Jordanie, suivie du Liban. L'Iran ferme la marche de ces cinq pays de la région Mena, derrière le Maroc. Le Maroc, très attendu, dans les années à venir, à redorer son image en matière de «liberté d'opinion et d'expression», suggère ce rapport financé par une donation de la fondation Bill et Melinda Gates. Pour la directrice de ce projet, Hongsia Liu, ce rapport n'a pas pour objectif de rendre honteux ou de blâmer, mais vise à fournir des références utiles pour les pays dans les mêmes régions avec des cultures de légalité et des niveaux de revenus similaires. Toutefois, les institutionnels et décideurs, à qui l'étude est destinée en priorité, sont appelés à s'en inspirer pour améliorer l'état de la justice dans leurs pays.