A la Quatrième commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, le conflit du Sahara occidental continue de diviser les Etats membres des Nations unies. Après un vendredi marqué par les interventions du bloc pro-Polisario, les Etats en faveur du plan d'autonomie proposé par le Maroc à ses provinces du Sud se sont exprimés en masse lundi. Détails. La question du Sahara occidental continue de mobiliser l'attention des délégations participantes à la Quatrième commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, dont les travaux se sont ouverts le 2 octobre. Après deux premières réunions jeudi et vendredi dernier, les représentants de plusieurs pays membres des Nations unies ont évoqué lundi le sujet, comme l'indique un rapport de la Quatrième commission, relayé lundi sur le site de l'ONU. «La situation au Sahara occidental a, elle aussi, continué de mobiliser l'attention des délégations qui ont été nombreuses à saluer les efforts portés par l'actuel Secrétaire général, M. António Guterres, et à se féliciter de l'entrée en fonctions de son nouvel Envoyé personnel, M. Horst Köhler», indique le rapport. Ce dernier indique que «de nombreuses délégations ont également mis en avant l'enjeu régional du conflit». On remarque surtout que la majorité des réactions des représentants des délégations lors de la réunion tenue lundi s'inscrivent plutôt en faveur du royaume et de son plan d'autonomie, contrairement au rapport relatif à la réunion de vendredi dernier. Ainsi, le rapport souligne d'abord que «plusieurs Etats africains et de la région du Golfe se sont aussi prononcés en faveur de la solution d'autonomie avancée proposée par le Royaume du Maroc, notant les investissements en faveur du développement et la participation des populations sahraouies aux élections législatives». Il s'agit, en autres, de la Jordanie, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Gambie, Bahreïn, la République démocratique du Congo, le Qatar, l'Arabie saoudite, le Sultanat d'Oman et le Koweït. Panama a-t-il signé son retour aux côtés des pro-Polisario ? En revanche, le document fait état d'une volte-face inquiétante du Panama, qui a insisté via sa représentante sur «la nécessité de relancer le processus de décolonisation et de négociation». Laura Elena Flores Herrera a «salué la nomination de l'Envoyé personnel du Secrétaire général, jugeant nécessaire de trouver une solution politique juste, durable et acceptable par tous, qui fasse primer le droit inaliénable à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Parmi les représentants qui se sont exprimés en faveur de la thèse du Polisario, on retrouve notamment celui du Timor-Leste et de la Bolivie. Le premier a réitéré son soutien au peuple sahraoui et «à son droit inaliénable à l'autodétermination», exprimant sa «préoccupation quant à l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Royaume du Maroc». Le second s'est contenté de saluer la nomination d'un envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour «trouver une solution juste et acceptable permettant au peuple sahraoui de jouir de son droit inaliénable à l'autodétermination». Le conflit du Sahara occidental a également fait l'objet de la réunion tenue vendredi, durant laquelle - malgré l'intervention de plusieurs pays, représentants et organisations en faveur du royaume - le Maroc a été critiqué de manière virulente par le bloc formé par le Mozambique, l'Ouganda, l'Afrique du Sud, le Nigéria, le Zimbabwe et le Kenya. «À l'instar du Mozambique et de l'Ouganda, l'Afrique du Sud a demandé l'organisation du référendum d'autodétermination promis au peuple sahraoui. Le Nigéria a lui réclamé que soit fixée une date pour ce scrutin. Déplorant la situation «abjecte» de la population sahraouie (…) le Zimbabwe a rappelé que l'organisation de ce référendum revient à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO)», lit-on dans le compte-rendu de la réunion du 6 octobre. La Quatrième commission poursuivra ses travaux ce mardi. D'autres réactions viendront s'ajouter aux interventions des représentants des pays membres.