Pour sa 54ème édition, la biennale d'art contemporain de Venise abrite cette année une exposition dédiée aux artistes arabes. Une première. Et ce n'est pas fini. Yto Barrada et Mounir Fatim représentent le Maroc. L'exposition «The future of a promise», qui fait partie des «dégâts collatéraux» de la biennale, met en scène les œuvres de 22 artistes arabes de nationalités diverses. Le Maroc y a sa place avec les œuvres d'Yto Barrada et de Mounir Fatmi. Natifs de Tanger, ces deux artistes ont vite su s'imposer au niveau de la scène artistique internationale. De par sa double nationalité, Yto Baradda est également présentée comme participante française. Mounir Fatmi pour sa part a déjà participé à la biennale de Venise, il y'a deux ans, lors de la 52ème biennale. Du Maroc à l'Arabie Saoudite, «The future of a promise» est la première et la plus large exposition panarabe de la biennale d'art contemporain de Venise, qui se veut un forum d'échange, de diffusion et de réflexion sur l'art actuel. Inaugurée cette année sous le thème «ILLUMInations», la 54ème biennale de Venise est multidisciplinaire. Les artistes y exposent photographies, vidéos, sculptures, performances, peintures, et installations du 4 juin au 30 novembre 2011. Une brise printanière souffle sur l'exposition L'inspiration exaltée par les évènements qui soulèvent le monde arabe, la plupart des artistes exhibent pour l'occasion des œuvres fortement empreintes du «printemps arabe». Mounir Fatmi expose «les printemps perdus». Réalisée en mars dernier, cette installation minimaliste et sobre comporte les drapeaux de 20 pays de la ligue arabe suspendus, et ceux d'Egypte et de Tunisie portés par des balais longs de 3 mètres (voir photo). Iconoclaste et esthète, Mounir Fatmi ambitionne de se faire «porte-étendard de ce revitalisme révolutionnaire panarabe à l'utopie enchanteresse» écrit Franck Hermann Ekra à propos de cette œuvre. D'autres, comme le palestinien Taysir Batniji, proposent de fausses annonces immobilières de maisons bombardées. Sont projetées également les dernières vidéos de l'égyptien Ahmed Bassiouny tournées à Maydane Tahrir au Caire, juste avant sa mort par balles, le 28 janvier dernier sur cette même place. Ces artistes à la notoriété inégale ont un point de convergence essentiel : «la mise en forme visuelle du politique» selon Lina Lazaar, commissaire de l'exposition. Cette exposition représente une consécration de l'art contemporain arabe, qui pendant longtemps est resté confiné dans le figuratif.