CDH: Le Bahreïn salue le rôle majeur du Maroc en matière de promotion des droits de l'Homme sur les plans national et international    M. Zniber souligne les efforts déployés par la présidence marocaine du CDH en vue de la réforme des statuts du Conseil    Sur Hautes Instructions du Roi, le Prince Héritier Moulay El Hassan reçoit à Casablanca le Président chinois    Bourita : L'approche Royale des droits de l'Homme s'appuie sur des fondements clairs et immuable    Conformité des lois: Seuls 19 recours adressés à la Cour constitutionnelle    Maroc 7,58 MDH d'amende pour Viatris, fusion entre Mylan et Pfizer    Maroc – Sénégal : Un Partenariat Stratégique vers un Hub Logistique Régional de Premier Plan    Achraf Fayda, nouveau directeur général de l'ONMT    Algérie : Boualem Sansal arrêté pour ses propos sur le Sahara oriental et le Polisario ?    Le général Changriha au gouvernement algérien: un pion visible pour masquer l'invisible ?    Achraf Hakimi prolonge son contrat avec le PSG jusqu'en 2029    Tanger : Trois ans de prison pour les quatre mineurs ayant harcelé une fille    Casablanca : Trois fils de familles bourgeoises arrêtés pour une affaire de viol    Etude: 39,4% des enfants en milieu rural ont du mal à aller à l'école    Achraf Hakimi extends PSG contract until 2029    Orange Maroc, partenaire d'une première mondiale dans la chirurgie à distance    À la croisée du dépassement de soi et de la promotion régionale    L'équipe du Maroc fait match nul avec l'Algérie 1-1    Une ouverture en fanfare    Nasser Shamma nous rend fiers d'être arabes et donc poètes    Le théâtre marocain, visions esthétiques et questions philosophiques    Algérie : Le commandant d'une région frontalière avec le Maroc nommé chef de l'armée de terre    Le Conseil supérieur des Oulémas tient sa 34è session ordinaire les 29 et 30 novembre à Rabat    Système d'aides sociales : les critères d'éligibilité sont-ils devenus fous ?    Deux morts dans le crash d'un avion d'entrainement à Benslimane    Ajman: Le Maroc en tête du classement du Championnat arabe de golf    Glory Collision 7 : Abderrahman Barkouch relève le défi    Crimes de guerre à Gaza : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahu    France : Une radio fermée suite à un « incident diplomatique » avec un député marocain    Le Conseil de gouvernement adopte un projet de loi relatif à la protection du patrimoine    Préparation. CAN (F) Maroc 25 / Les Lionnes face à deux sparring-partners    Qualifs. CDM 26. Asie / La Palestine, surprenante ! Le crash de Qatar aux EAU !    Comme en 2023, l'Algérie préoccupée par les contacts entre le Maroc et l'Iran    Innovation : BMCE Capital Bourse lance l'application BK Bourse avec le soutien de SIX    Sahara : Le plan d'autonomie repose sur le dialogue, le droit international et l'intérêt des populations, selon le parti au pouvoir au Brésil    CAF Awards 2024: Le Maroc présent en force dans les nominations féminines    Viande importée : La distribution "limitée" freine la baisse des prix    Mise en avant du rôle du Maroc dans le renforcement de la souveraineté sanitaire africaine    Les températures attendues ce jeudi 21 novembre 2024    Le temps qu'il fera ce jeudi 21 novembre 2024    Le CESE préconise l'instauration d'un système obligatoire unifié entre les régimes d'assurance maladie    Upfund lève 1,2 million d'euros auprès de Bpifrance, CDG Invest et MNF Ventures    Mohamed Ould Errachid reçoit la présidente de l'Assemblée nationale de la République de Serbie    Discours du président Xi Jinping au Sommet du G20 : Vers une gouvernance mondiale renforcée et un partenariat international    Somalie: plus de 420.000 déplacés internes en 10 mois, selon le HCR    Censure : le régime algérien accuse Kamel Daoud d'avoir dit la vérité sur la « décennie noire »    Rachid Benzine lauréat du «Grand Prix du Roman Métis»    Trois nouvelles salles Cinerji : le CCM investit 12 millions de dirhams pour relancer le cinéma marocain    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Histoire : Quand le roi Hassan II interdisait aux Marocains de fêter l'Aïd Al Adha
Publié dans Yabiladi le 28 - 08 - 2017

En 1963, en 1981 puis en 1996, feu le roi Hassan II s'adressait aux Marocains pour annoncer que l'Aïd Al Adha n'allait pas être célébré au Maroc. Crise économique, sécheresse ou état du troupeau, les explications offertes par le gouvernement n'ont convaincu les Marocains qu'à deux reprises. Histoire.
Les Marocains l'Aïd Al Adha, la fête du sacrifice qui commémore la force de la foi d'Ibrahim qui accepte de sacrifier, sur l'ordre de Dieu, son unique fils Ismaël. Ce dernier est remplacé au dernier moment par un mouton qui servira d'offrande sacrificielle. Depuis, les musulmans de la planète sacrifient chaque année un mouton qui a six mois, une chèvre qui a deux ans, un bovin qui a deux ans et qui est entré dans la troisième année lunaire ou un chameau qui a complété cinq ans.
1963 et l'impact de la guerre des Sables
Au Maroc, l'annonce du premier jour du mois de Dhou Al Hijja et donc de l'Aïd est faite par le ministère des Habous et des affaires islamiques. La tradition veut que les Marocains sacrifient leur mouton après la prière de l'Aïd mais surtout, après le sacrifice du roi, commandeur des croyants. Toutefois, plusieurs marocains âgés se rappellent des trois fois où feu le roi Hassan II avait appelé à faire fi du sacrifice. Les raisons évoquées par le souverain étaient, tantôt relatives à la sécheresse ayant frappé le royaume, tantôt pour la préservation du cheptel.
En 1963, le tracé colonial des frontières entre le Maroc et l'Algérie poussera les deux pays à entamer une guerre féroce, célèbre sous le nom de «Guerre des Sables». Le conflit armé se déclenche officiellement le 14 octobre 1963 lorsque les Forces armées royales (FAR) repoussent les forces algériennes et reprennent Hassi Beïda et Tinjoub. Ces dernières arriveront même jusqu'à Figuig tandis que les FAR s'installeront à quelques kilomètres de Tindouf. Ce n'est qu'en janvier 1969 que le Maroc et son voisin parviennent à la signature du Traité d'amitié de bon voisinage et de coopération d'Ifrane, puis de la «Convention relative au tracé de la frontière d'Etat établie entre le Royaume du Maroc et la République algérienne démocratique et populaire», en juin 1972.
Mais en 1963, alors que les deux pays sont affaiblis par une guerre qui ne semble pas avoir d'issue, l'arrivée de la plus grande fête des Musulmans poussera le jeune monarque de faire appel à ses prérogatives pour interdire aux Marocains de fêter l'Aïd Al Adha. Par une décision royale, les Marocains ont dû obtempérer sans trop se poser de questions. La conjoncture économique n'étant pas favorable et le troupeau n'étant pas suffisant pour l'ensemble des Marocains.
1981… La «malédiction El -Asnam» ?
En 1981, l'échec du «Plan triennal 1978-1980», orienté vers la réduction des importations et l'amélioration des équilibres fondamentaux internes et externes et la situation du pays avec le Plan quinquennal 1981-1985, connu sous le nom de «Plan de relance économique et sociale» interviennent dans une conjoncture économique difficile. Le Maroc est en effet frappé par la sécheresse.
Un nombre important de bétails seront retrouvés morts, notamment à cause des conditions climatiques. Le troupeau devant se reconstituer, feu le roi Hassan II fera appel à nouveau à ses prérogatives de commandeur des croyants pour appeler les Marocains à ne pas sacrifier un mouton. Une deuxième décision que certains auront du mal à appliquer à la lettre.
Feu le roi Hassan II effectuant le sacrifice. / Ph. DR
Dans plusieurs contrées du royaume, des Marocains auraient en effet sacrifié leurs moutons en cachette, au grand dam des instructions royales. Le jour de l'Aïd était toutefois marqué par certains incidents. Dans la ville de Guelmima, au sud-est marocain, des citoyens avaient abattu des chiens avant de les exposer sur les portes d'un Ksar (palais) de la ville avec des tags. «Hassan, fêtez l'Aïd avec un mouton. Nous mangerons des chiens», auraient indiqué les villageois de la région de Guelmima.
L'indicent ne passera pas inaperçu puisque, quatre ans plus tard, les forces de l'ordre arrêteront un certain Said El Harraf, imam d'une mosquée à Tadighoust (province d'Errachidia actuellement), et son fils. Deux personnes soupçonnées d'être responsables de l'incident. L'histoire raconte que les enquêteurs arracheront les dents du fils d'El Harraf pour mettre de la pression sur le père afin de reconnaître le crime. Said El Harraf aurait par la suite été aspergé d'alcool et brûlé vif, d'après la version racontée par le fils devant l'Instance Equité et Réconciliation (IER).
Certaines histoires, dont celle racontée par Al Massae, font le lien entre l'annulation des festivités de l'Aïd en 1981, et les événements de 1980 en Algérie. Le 10 octobre 1980, en pleine prière du vendredi, la ville d'El -Asnam, à mi-distance entre Oran et Alger, tremble à 7,2 degré sur l'échelle de Richter, faisant 2 633 morts et des milliers de blessés. Le journal raconte que le roi Hassan II avait appelé à «aider les frères algériens» par les «pelages des moutons». Chadli Benjdid, alors président algérien, avait alors considéré la déclaration comme «insulte et provocation pour les Algériens».
La sécheresse de 1996
L'interdiction du sacrifice du mouton la plus récente est celle de 1996. En mars de cette année, les Marocains apprendront via un message du roi Hassan II, lu par Abdelkébir Alaoui Mdaghri, alors ministre des Habous et des affaires islamiques, que l'Aïd Al Adha ne serait pas fêté au Maroc. Le jeune ministre expliquera que l'année 1995 a été déclarée comme catastrophique s'agissant de l'agriculture. «Aïd Al Adha, bien qu'il soit une Sounna Mouakkada (sounna renforcée, ndlr), ne peut pas être fêté dans ces conditions difficiles, sinon la fête causera des dégâts inévitables», explique Abdelkébir Alaoui Mdaghri, avant d'appeler les Marocains à ne pas effectuer les sacrifices.
Les fêtes de l'Aïd Al Adha au Maroc sont marquées par plusieurs anecdotes et événements. Drôles ou tristes, ces histoires sont racontées aujourd'hui avec beaucoup d'ironie. Al Akhbar rappelle aunsi qu'en 1945, les Marocains auraient consommé de la viande de mouton sans pain. Durant cette époque, le Maroc était frappé par une famine ayant débuté en 1941 à cause du régime de «ravitaillement» instauré par la France coloniale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.