Dans une déclaration lors du conseil du gouvernement hebdomadaire, le Premier ministre israélien n'a pas hésité à critiquer l'absence du Maroc et de l'Afrique du Sud au prochain sommet israélo-africain. Détails. Prévu en octobre, le sommet israélo-africain n'a pas fini de faire couler de l'encre, et ce même au sein de l'Etat hébreu. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou n'a pas lésiné sur les mots suite à la consternation du Maroc et de l'Afrique du Sud à l'égard de cette manifestation. Le Togo invite en effet les 54 pays du continent à prendre part à ce sommet afin de «renforcer les liens diplomatiques et économiques», selon le quotidien The Times Of Israel. Or, les deux pays susmentionnés comptent s'absenter. L'événement, attendu du 23 au 27 octobre à Lomé, n'enchante pas les Palestiniens, Marocains et Sud-africains, qui chercheraient «activement à renverser le rassemblement», rapportent des sources africaines et israéliennes au journal. L'Autorité palestinienne, l'Afrique du Sud et le royaume chérifien font campagne pour inciter les Africains à ne pas participer au rassemblement. Dans ce sens, Israël a décidé cette semaine de contrer les efforts de la Palestine, dont les agissements sont considérés comme une «entrave» à ce conclave. Dans une déclaration lors du conseil du gouvernement hebdomadaire dimanche dernier, Benyamin Netanyahou ne s'en est pas caché : «Des pressions diverses ont été exercées sur le président togolais pour annuler la conférence. Ces pressions sont le meilleur témoignage du succès de notre politique, de la présence d'Israël en Afrique.» Cette réunion, censée permettre aux leaders africains d'«exprimer leur confiance au Premier ministre [israélien] Benyamin Netanyahou», est la première du genre. Un concurrent pour le Maroc Lors de ce conclave, le seul chef d'Etat non africain «à jouer un rôle central» sera donc Benyamin Netanyahou. Une prérogative de taille qui lui permettrait notamment de s'entretenir individuellement avec chaque dirigeant du continent. Premier d'entre eux : Faure Essozimna Gnassingbe. Même si l'agenda de la rencontre n'est pas encore effectif, le président du Togo devrait être accueilli à Jérusalem par le chef du gouvernement de l'Etat hébreu pour s'entretenir avec lui sur ce fameux sommet. A travers le slogan «Israël revient en Afrique et l'Afrique revient en Israël», Benyamin Netanyahou a fait de sa portée diplomatique en Afrique l'un des principaux objectifs de sa politique étrangère. Il vise ainsi, selon le journal, «à utiliser le soutien du continent pour briser la majorité traditionnelle anti-israélienne dans les organisations internationales telles que l'ONU». La contestation du Maroc face à cet événement est, elle, motivée par les craintes que nourrit le pays à l'égard de son concurrent israélien sur le continent africain, cheval de bataille de la politique étrangère du royaume, explique The Times Of Israel. «Le Maroc veut devenir une superpuissance et a compris que l'Afrique est un marché important», souligne d'ailleurs une source africaine. Pour rappel, ces derniers mois, Benyamin Netanyahou a visité plusieurs pays africains afin de renforcer sa nouvelle politique «consistant à favoriser une alliance africaine-israélienne plus forte», et ce malgré les «pressions». «Les efforts des Palestiniens, des Marocains et des Sud-africains pour saboter le sommet prévu au Togo sont voués à l'échec», a assuré lundi un haut responsable diplomatique à Jérusalem.