Malgré l'interdiction de la marche du 20 juillet à Al Hoceima par les autorités locales de la ville, plusieurs partis politiques et associations ont appelé leurs sympathisants et l'ensemble des Marocains à une participation massive. Des convois en provenance d'autres villes marocaines et européennes sont aussi prévus. La ville d'Al Hoceima doit abriter cette semaine une marche nationale dans le sillage du Hirak né fin octobre 2016 suite au décès du marchand de poisson Mohcine Fikri. Une manifestation à laquelle ont appelé les leaders du Hirak, détenus à la prison locale Ain Sbâa 1, dans un communiqué relayé par plusieurs médias dès samedi. Ce lundi, partis politiques et associations ont appelé leurs militants et sympathisants à battre le pavé pour appeler à la libération des détenus des événements d'Al Hoceima et sa province, ainsi qu'à l'exécution du dossier revendicatif du Hirak. A commencer par la Fédération de la gauche démocratique (FGD) qui regroupe trois formations politiques : le Conseil national Ittihadi (CNI), le Parti socialiste unifié (PSU) et le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS). Dans un communiqué cité par nos confrères d'Al Aoual, la FGD a appelé l'ensemble des Marocains «à participer massivement à la marche en solidarité avec le Hirak du Rif et pour la libération de tous les détenus». Les camarades de Nabila Mounib comptent aussi sur la participation massive des militants et sympathisants de la fédération, née officiellement en janvier 2014. Annahj Addimocrati (Voie démocratique), parti d'extrême gauche, a lui aussi annoncé son soutien à la marche du 20 juillet à Al Hoceima, appelant ses sympathisants à se mobiliser pour la réussite de ce rendez-vous. Du côté des associations, si Al Aoual cite la participation de l'Association marocaine des droits de l'homme via son bureau national et sa section locale, le secrétariat national de l'association ATTAC Maroc, membre du réseau international du Comité pour l'abolition des dettes illégitimes (CADTM), a lancé ce lundi un appel en faveur d'une «victoire pour l'unité de la lutte populaire contre le sous-développement et les politiques de pauvreté et de dépendance». «L'association Attac Maroc annonce sa participation à cette marche et demande à tous les militants et militantes, aux citoyens et personnes libres de ce pays de participer massivement», lit-il dans le communiqué publié sur le site de l'ONG. Elle informe que «des convois en direction d'Al Hoceima démarreront de toutes les régions du Maroc afin de faire du 20 juillet une station dans la lutte populaire». Des caravanes depuis le Maroc et l'étranger La «Commission nationale de soutien au Hirak du Rif et ses revendications légitimes» a indiqué qu'un convoi, «en réponse à l'appel de la direction du mouvement populaire et pour la libération des prisonniers (…) sera lancé à partir de toutes les villes marocaines». Les lieux et l'heure seront ultérieurement précisés par les comités locaux. La commission a aussi suggéré que l'arrivée du convoi soit fixée aux portes d'Imzouren, jeudi à midi. «Le départ d'Imzouren en direction d'Al Hoceima se fera vers 14h30.» De plus, dans un long communiqué repris notamment par Annahj Addimocrati, la «Coordination européenne de soutien au Hirak populaire du Rif» a indiqué qu'elle compte prendre part à cette marche. «La Coordination a également ratifié un ensemble de programmes, dont le plus important est l'organisation de convois vers le Rif les 15, 16, 17 et 18 juillet et la participation effective à la marche prévue le 20 juillet», indique-t-elle dans un communiqué. Ce regroupement de 16 comités locaux couvrant plusieurs villes européennes n'a pas manqué d'«applaudir la résistance du peuple de l'intérieur [du Maroc] et du travail effectué par les comités européens pour faire connaître [leur] cause juste et légitime». Pour rappel, les autorités locales d'Al Hoceima ont annoncé ce lundi l'interdiction de la marche du 20 juillet. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, la préfecture d'Al Hoceima affirme que l'appel à la marche n'a pas respecté les procédures en vigueur. Elle indique aussi que la marche, et «après avoir évalué ses circonstances, impacterait le droit de la population locale à un environnement sécurisé, notamment par rapport à la coïncidence de cette marche avec la saison estivale».