Le PJD a été le grand absent de la marche de Rabat. Ses ténors ont préféré vaquer à leurs occupations quotidiennes plutôt que de battre le pavé avec les islamistes d'Al Adl Wal Ihsane. Cette absence se reflète également dans le traitement distant de cette grande manifestation par presque tous les médias proches du parti de la Lampe. A l'exception d'Alyaoum24, les autres médias qui gravitent autour du PJD se sont montrés moins généreux à l'égard de la marche de solidarité avec le «Hirak», organisée dimanche 11 mai à Rabat. Al3omk.com, Alraiy.com et pjd.ma se sont contentés d'une couverture minimale de l'événement. Tous ont évité de mentionner dans leurs articles Al Adl Wal Ihsane, véritable fer de lance de la protestation dans la capitale. Ainsi, le très officiel pjd.ma, placé sous la tutelle directe d'Abdelilah Benkirane, a consacré une brève à la marche. La MAP a fait mieux. De son côté, Al3omk.com a préféré attribuer le succès de la manifestation à l'«esprit de Khattabi». Quant à Alraiy.com, réputé proche de Mustapha Ramid, il n'a guère brillé par un traitement à la hauteur de l'évènement. Les hauts cadres de la Lampe, les grands absents Cette couverture médiatique n'est pas une surprise : elle n'est que la conséquence directe de l'absence des ténors du PJD au sein de la marche. Sur la liste des membres médiatisés de la formation, seuls la députée Amina Maelinine, le conseiller Abdelali Hamieddine et Khalid Rahmouni (ex-député), ont battu le pavé aux côtés des disciples de Mohamed Abbadi. Curieusement, ce nombre est identique à celui des PJDistes qui avaient pris part à la première marche du Mouvement du 20 février, il y a six ans. Le trio se composait alors d'Abdelali Hamieddine, Mustapha Ramid et Habib Choubani, qui avaient osé braver l'interdiction formelle de Benkirane. Le site Alyaoum24 a justifié cette faible représentation par l'abscence de consigne envoyée par le Parti à ses membres pour prendre part à la protestation du 11 juin. Le 1er juin, le secrétaire général du PJD avait rappelé à l'ordre ses «frères» à Al Hoceima après qu'ils avoir co-signé avec l'Istiqlal et l'USFP un communiqué pointant du doigt la «responsabilité de l'Etat» dans le contexte tendu qui prévaut au Rif, et accusé le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit de «mener la région et le pays vers l'inconnu». Article modifié le 12/06/2017 à 14h49