Même si le roi Mohammed VI ne s'est pas rendu au sommet de Riyad, la coopération militaire entre le Maroc et les Etats-Unis se porte bien. En témoigne la visite du chef de l'AFRICOM au royaume. La relation entre le Pentagone et Rabat a toujours transcendé les aléas de la couleur politique et le tempérament du locataire de la Maison blanche. Depuis la capitale de l'Arabie saoudite, Donald Trump a demandé aux musulmans sunnites de s'engager avec son pays dans la guerre contre le terrorisme. Le locataire de la Maison blanche a cité nommément les organisations suivantes : Daesh, le Hezbollah, Al-Qaïda et le Hamas. Le Maroc, qui a pris part au sommet de Riyad, est concerné par l'appel du président américain. Même si le roi Mohammed VI n'a pas été présent lors de la première réunion du genre entre Washington et ses alliés musulmans sunnites de l'Afrique et d'Asie, Rabat demeure un acteur majeur dans la politique américaine antiterroriste. En témoigne la présence au royaume, du 17 au 19 mai, d'une délégation du Pentagone conduite par le général d'armée Thomas D. Waldhauser, commandant du Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (AFRICOM). Rabat, deuxième étape après la réunion de Waldhauser avec les chefs des armées de l'UE Sur instruction du roi, le haut-cadre a été reçu par le ministre Abdellatif Loudiyi et par le général de division et inspecteur général des FAR, Abdelfattah Louarrak. Waldhauser s'est également entretenu avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. C'est dire l'importance qu'accorde l'Etat marocain à la visite du chef de l'AFRICOM. Un communiqué de l'Administration nationale de la défense qualifie la «coopération» militaire entre le Maroc et les Etats-Unis de «régulière, dense et diversifiée». Une coopération qui transcende le clivage Républicains-Démocrates. Le Pentagone reste un des solides appuis de Rabat à Washington, à l'abri des aléas des changements des présidents tous les quatre ou huit ans. Justement, le Pentagone, via l'AFRICOM, est fortement engagé dans la lutte contre des groupes armés en Afrique : en Somalie, en Centrafrique, en Libye contre Daesh et au Mali. Cette semaine, Thomas D. Waldhauser était à Bruxelles à la rencontre des chefs des armées de l'Union européenne. Le fait que le Maroc soit la seconde étape juste après cet important rendez-vous est révélateur du rôle joué par Rabat dans le projet du Pentagone en Afrique. L'AFRICOM cherche à consolider sa présence sur le continent : soit par l'installation de différents types de bases ; soit par une contribution en hommes et en renseignements dans sa guerre contre les groupes terroristes au Sahel et ailleurs. Une opportunité pour le Maroc qui a des intérêts à préserver et une influence à tisser en Afrique.