Le Comité de Coordination pour la libération de Melilla invite les musulmans de Ceuta et Melilia à ne pas voter aux élections prévues le 22 mai prochain. Pour cause : une déclaration adoptée à Melilia qui critique les ambitions marocaines de récupération des présides espagnols. Le comité se dit par ailleurs indigné par l'attitude de certains élus d'origine marocaine qui agiraient en faveur de l'Espagne, plutôt que du Maroc. S'abstenir de voter lors des élections du 22 mai dans les villes autonomes de Ceuta et Melilia. Telle est la demande faite à tous les citoyens d'origine marocaine dans ces deux villes par le Comité de coordination pour la libération de Melilia, selon Europa Press. Dans un communiqué de presse, le Comité fait savoir qu' «aucun parti politique ne mérite les voix des musulmans». Il a également critiqué la décision de l'Assemblée de la ville autonome de Melilia de rejeter les revendications d'annexion du Maroc après les déclarations de l'ancien ambassadeur du Maroc en Espagne, Omar Azziman, dans lequel il parlait de Ceuta et Melilia comme étant des «villes marocaines». Le Comité a ainsi souligné qu'en tant que mouvement qui défend la souveraineté nationale et qui développe une lutte de libération contre la force colonialiste d'occupation à Melilia, il compte utiliser toutes les méthodes, tous les moyens pacifiques à sa portée pour libérer Melilia. Il dit également être prêt à «mettre en garde contre toute manœuvre trompeuse et subtile destinée à dénaturaliser et à discréditer les revendications légitimes du Maroc pour aboutir à son intégrité territoriale». Cette fédération d'associations politiques et civiles marocaines n'a pas maché ses mots. Elle s'est dite contrariée par «la farce entamée par les formations politiques pleurnichardes de l'assemblée de Melilia, occupées à approuver une déclaration grotesque qui va à l'encontre du droit légitime et souverain du Maroc à se voir restituer tous ses territoires usurpés pour les intégrer dans la structure territoriale naturelle». Un point de vue…mal vu Le «Comité de coordination pour la libération de Melilia» a pointé du doigt l'attitude du président de la Coalition pour Melilla (CPM), Mustafa Aberchán. M. Aberchán avait, en fait, approuvé la réplique des autorités de Melilia suite aux déclarations de M. Omar Azziman. «Nous exprimons notre plus grande répulsion et dégoût à l'approbation de la déclaration que nous considérons comme hors de propos et ne propose pas de support pour l'avenir des relations entre l'Espagne et le Maroc», a déclaré le président du Comité, Yahya Yahya. Il ne s'agit pas de la première action des Marocains contre les élections de Melilia et Ceuta. En mars dernier déjà, le Comité appelait les musulmans à boycotter les élections à Melilia. La moitié des habitants de cette ville autonome étant musulmans, une telle action paralyserait certainement le processus électoral. Aujourd'hui, les Marocains revendiquent la propriété de Melilia et Ceuta. Tandis qu'à côté, les autorités espagnoles persistent et signent : «Ceuta et Melilia sont des villes espagnoles». Les occasions ne manquent pas pour opposer les deux pays voisins. Si ce n'est pas l'accord de pêche ou l'accord agricole entre le Maroc et l'UE, Ceuta et Melilia restent encore un champ de bataille pour les deux «pays amis».