Le Comité de coordination pour la libération de Mélilia refait parler de lui. Il vient de lancer un appel aux résidents musulmans des deux présides occupés de boycotter les élections locales du 22 mai. Un coup d'épée dans l'eau ! Et pour cause, la déclaration des amis du Conseiller Yahya Yahya également président de la commune de Ferkhana a de fortes chances d'être rejetée par la population locale d'origine marocaine. Cette dernière, notamment à Mélilia, est très engagée dans le jeu politique espagnol ; elle compte même un parti qui se veut le porte-parole des musulmans de cette ville. Coalicion por Melilia (CpM) est dirigé par Mustapha Aberchan, d'origine amazigh. L'homme a savouré pendant une année (juillet 1999 à juillet 2000) le titre de président du Conseil de Mélilia faisant de lui le premier autochtone à occuper ce poste, destiné exclusivement aux Espagnols de souche. Le PRUNE, nouveau parti Depuis sa création en 1995, à l'issue d'une scission du PSOE, le CpM multipile les bonnes performances à chaque rendez-vous avec les urnes. Incontournable sur l'échiquier politique local, la formation de Mustapha Aberchane a une popularité au sein de la population autochtone. Ses chances de former un gouvernement avec les socialistes, au lendemain des élections du 22 mai, est une option à ne pas écarter en dépit des griefs de l'association de Yahya Yahya. Cette ONG reproche en effet au CpM son alignement, la semaine dernière, sur les positions du PSOE et PP dénonçant, à l'unisson, les propos de Omar Azziman sur la marocanité de Sebta et Mélilia. Dans ces deux villes occupées, le vote des musulmans d'origine marocaine est convoité cette année par un nouveau parti : le Prune de Bakkach Bakkali. La formation aux tendances islamistes espère marquer de son empreinte le scrutin du 22 mai. Elle compte sur le vote des immigrés fraîchement naturalisés espagnols pour glaner quelques sièges lors des prochaines communales. Sebta et Mélilia sont également des cibles pour le PRUNE.