Faisant fi de l'appel lancé par le secrétaire général de l'ONU l'invitant à se retirer de Guerguerate, le Polisario a choisi l'escalade. Les séparatistes ont installé un nouveau checkpoint dans la zone. Détails. Le Polisario renforce sa présence sur la zone de Guerguerate. Depuis dimanche, ses milices ont installé un nouveau checkpoint artisanal, constitué de grosses pierres et de pneus de véhicules sur la route menant vers la Mauritanie, indique le média mauritanien Al Akhbar. L'objectif de la nouvelle manœuvre est de ne laisser passer qu'une file de voitures, l'une derrière l'autre sous le regard inquisiteur des éléments armés du Front. Un contexte tendu qui n'est pas sans rappeler les premiers jours ayant précédé le retrait des éléments des Forces armées royales (FAR) de Guerguerate. «Les insultes des passagers marocains sont monnaies courantes», nous confie une source au Sahara. Le Polisario répond au secrétaire général de l'ONU Il n'est pas exclu que cette opération conduise à l'installation d'une sorte de «douane» du Polisario exigeant des taxes des véhicules marocains en échange de l'autorisation de passage vers la Mauritanie. Les caisses étant vides, le Polisario a grandement besoin de ressources financières. Ce qui a d'ailleurs incité Brahim Ghali à lancer hier un appel à la «rationalisation des dépenses publiques». Cette escalade est in fine une sorte de réponse officielle de la direction du Polisario au rapport sur le Sahara occidental du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Pour mémoire, le Portugais y a exprimé sa «déception» quant au refus du mouvement séparatiste de retirer ses milices de Guerguerate. Elle intervient également quelques jours avant une réunion du Conseil de sécurité, prévue le mercredi 19 avril, pour examiner le texte du Portugais et probablement prendre connaissances des grandes lignes du projet de résolution sur le Sahara. De toute évidence, l'installation d'un autre checkpoint par le Polisario à Guerguerate donnera d'autres arguments à la délégation marocaine à l'ONU pour mieux défendre ses positions devant les autres membres du Conseil de sécurité. Mais reste à savoir si le silence qu'observe le royaume depuis son retrait de la zone tampon va se poursuivre au-delà de l'adoption d'une nouvelle résolution des Quinze sur le Sahara occidental. Le Polisario dément Le Polisario n'a pas tardé à réagir concernant ces mouvements à Guerguerate. Sur les traces de sa direction, le coordinateur avec la Minurso, M'Hamed Khadad, a opté pour le déni. «Le Front n'a pas pris des démarches visant à alimenter l'escalade dans la zone de Guerguerate», a-t-il déclaré à une agence de presse palestinienne proche du Mouvement Hamas. Article modifié le 18/04/2017 à 18h50