Le bras de fer entre le PJD et Mohamed Hassad s'affiche en plein jour. Abdelilah Benkirane a dénoncé, devant les parlementaires de son parti, le projet de révision du ministère de l'Education nationale de manuels scolaires de l'éducation islamique. Détails. Abdelilah Benkirane a vivement réagi à la volonté de Mohamed Hassad de réviser certains manuels scolaires de l'éducation islamique. Le secrétaire général du PJD a saisi la réunion du jeudi à Rabat avec les deux groupes parlementaires de la Lampe, pour mettre en grade le tout nouveau ministre de l'Education nationale des conséquences d'une telle initiative. N'y allant pas de main morte, il a martelé devant les conseillers et les députés islamistes que son ancien ministre «joue avec le feu», rapporte aujourd'hui le site alyaoum24.com. Benkirane s'est dit surpris de la programmation de la réunion, seulement deux jours après la nomination du ministre, avec le bureau de l'Association marocaine des enseignants de philosophie alors que le gouvernement El Othmani n'a ni décliné son programme devant les parlementaires ni obtenu le vote de confiance. Un air de déjà vu avec Rachid Belmokhtar Le secrétaire général de la Lampe a également reproché à Mohamed Hassad d'avoir promis de réviser des livres de l'éducation islamique à l'AMEP sans qu'il ait consulté au préalable les enseignants de cette discipline. Une allusion à l' «Association des enseignants de l'éducation islamique», très proche du PJD. Celle-ci avait en effet pris la tête, en juin 2016, d'une campagne hostile à un projet de la tutelle visant à baptiser leur matière «éducation religieuse». Alyaoum24 affirme, par ailleurs, qu'Abdelilah Benkirane a conseillé Mohamed Hassad de ne pas appliquer la même recette avec laquelle il gérait le département de l'Intérieur au ministère de l'Education nationale. Ces griefs du n°1 des islamistes devraient inciter d'autres groupes islamiques et figures du salafisme et du conservatisme au Maroc à embrayer sur la même voie. Les critiques du secrétaire général de la Lampe d'aujourd'hui ne sont pas sans rappeler les prises de bec directes et parfois violentes, du chef du gouvernement d'hier avec son ancien ministre à l'Education nationale. L'épisode le plus connu de ces confrontations s'était produit le 2 décembre 2015 à la Chambre des conseillers. Mais c'est finalement Rachid Belmokhtar qui sortait vainqueur de ces face-à-face. En témoigne son projet de réforme de l'enseignement 2015-2030 présenté devant le roi Mohammed VI, lors du conseil des ministres du 6 février 2016 à Laâyoune, sans consultation de Benkirane.