Après sept mois de silence, le ministre de l'Education nationale est sorti de sa réserve. Il nie être l'auteur du projet de la généralisation du baccalauréat français au Maroc. Un message destiné aux islamistes du PJD pour reconsidérer leurs positions très critiques à son égard. Le ministre de l'Education, Rachid Belmokhtar, remet les pendules à l'heure. Dans des déclarations au quotidien Al Massae, il revient sur la vive polémique autour de sa décision, prise le 18 février, de généraliser le baccalauréat français dans l'enseignement public au Maroc, affirmant qu'il n'est pas l'auteur du projet mais son prédécesseur, Mohamed El Ouafa. Belmokhtar brise un silence de sept mois Par ces propos, Belmokhtar brise un silence de sept mois. Même au paroxysme de la polémique, le ministre technocrate n'avait jamais renvoyé la balle dans le camp de l'ex-istiqlalien, préférant encaisser sans rien dire. Pourtant, les violentes attaques venant des membres influents au sein de l'appareil du PJD et du Mouvement unicité et réforme (MUR), l'accusaient ouvertement de servir les intérêts du lobby francophone. De son côté, le groupe des députés de la Lampe, adoptant une position modérée, avait constitué une commission composée de deux parlementaires, chargée d'examiner si l'accord signé le 18 février entre Belmokhtar et son homologue français, au moment des faits, Vincent Peillon, était conforme à l'article 5 de la Constitution. Les PJDistes estimaient alors qu'une telle initiative est de nature à favoriser l'enseignement de la langue français au détriment des deux langues officielles, l'arabe et l'amazighe. Par la mise en place de ladite commission, le groupe parlementaire de la Lampe voulait prouver que la décision de Belmokhtar est «unilatérale», prise sans l'aval du chef du gouvernement. Le bac français expérimenté avant Belmokhtar Bien avant la nomination de Rachid Belmokhtar, le 10 octobre 2013, à la tête du département de l'Education nationale, le bac français était déjà opérationnel dans cinq académies (Agadir, Casablanca, El Jadida, Marrakech et Tanger). Avec le concours des onze instituts français, sa généralisation se fera progressivement durant les années scolaires 2014-2015 et 2015-2016, pour concerner les 83 délégations provinciales du ministère. Une semaine après la signature de l'accord entre Belmokhtar et Peillon, la tutelle publiait une circulaire invitant les directeurs des académies à réserver des classes de tronc commun (littéraires et scientifiques) pour les élèves souhaitant passer un bac français.