Le gouvernement marocain va « nettoyer » la moitié » des manuels scolaires de tout contenu discriminatoire ou intolérant, a affirmé, mardi, le ministre de l'Education nationale Rachid Belmokhtar. Ce «nettoyage» a nécessité la modification, pour la prochaine rentrée scolaire, de 390 manuels de toutes les matières y compris les Mathématiques, et de tous les niveaux de l'éducation publique pour les débarrasser de termes sexistes, ou discriminatoires à l'égard des handicapés et les ruraux, entre autres. Dans un entretien accordé à EFE, Belmokhtar a expliqué que cette modification a été rendue nécessaire afin que les manuels reflètent les valeurs conformes à l' « Islam marocain » et à la Constitution du pays approuvée en 2011. A titre d'exemple, le ministre a cité des livres dont les textes montrent une fille à la cuisine s'occupant des tâches ménagères aux cotés de sa maman, alors que son père et son frère regardent la télévision au salon, ou ceux montrant des garçons portant des habits modernes alors que les filles apparaissent en « robes traditionnelles ». Cette révision, a fait savoir le ministre, ne comprend pas les manuels précis d'Education islamique qui vont nécessiter « un remodelage total et complet », une mission assignée aux ministères de l'Education nationale et des Affaires islamiques qui devront soumettre leur travail au roi Mohammed VI. Selon le ministre, des pédagogues, théologiens et experts travaillent ensemble pour définir les principes devant régir l'enseignement de l'islam dans les écoles qui est obligatoire avec deux cours par semaine. Interrogé sur la polémique qui avait surgi entre lui et le chef du Gouvernement Abdelilah Benkirane à propos des langues étrangères, et les accusations de son appartenance à un prétendu « lobby francophone », Belmokhtar s'est contenté d'un sourire en rappelant que cette polémique est déjà derrière lui et a été tranchée par le roi lui-même qui a soutenu son projet. Ce dernier qui s'étale sur une période de trois ans, prévoit une modification graduelle des matières scientifiques et techniques qui ne seront plus dispensées en arabe mais en français. Belmokhtar insiste cependant sur l'amélioration de l'enseignement en arabe, rappelant que nombreux sont les enfants marocains au primaire qui à peine savent « déchiffrer » et qui ont du mal à comprendre, ce qui fait d'eux des « illettrés » dans n'importe quelle langue. « Quelqu‘un s'est-il demandé pourquoi on a des résultats si maigres en langue arabe ? », s'est-il interrogé, allusion à ses détracteurs.