Enseignante, militante associative, personnalité de culture, Latéfa L'Iraqui est omniprésente. De la connaissance de la citoyenneté à la lutte pour la défense des droits humains et contre l'analphabétisme en passant par l'égalité des chances, elle est de tous les combats. Yabiladi l'a rencontré, elle nous parle de son association « Cercle Shahrazade ». Yabiladi : Bonjour Mme L'IRAQUI, merci d'avoir accepté notre invitation pour présenter à nos internautes les principaux projets menés par votre association éducative et culturelle « Cercle Shahrazade » depuis Mars 2000, et notamment tout l'univers magique des Contes & légendes populaires du Maroc. Tout d'abord, qui est Latéfa L'IRAQUI ? Mme Latéfa L'IRAQUI : Bonjour, merci à Yabiladi pour cette opportunité de parler du Cercle Shahrazade. Pour présenter brièvement mon parcours, j'ai obtenu une licence en littérature française puis j'ai poursuivi à l'ENS pour enseigner tout d'abord la langue et la littérature française. Par la suite, j'ai été Inspecteur de l'enseignement du français puis en tant qu'inspectrice des bibliothèques scolaires à l'académie de Ben Msik j'ai œuvré à la mise en place de CDI dans les établissements publics. En parallèle j'étais à la tête du département Animation au CADAPP (Centre Académique de Documentation, Animation et Production Pédagogique) à Ben Msik...Ce cheminement personnel m'a menée à présider l'Ecole de l'Egalité et de la Citoyenneté de la LDDF (Ligue Démocratique des Droits de la Femme) depuis plus de 4 ans. Parallèlement à cela, j'ai fondé, avec des ami(e)s et des collègues le « Cercle Shahrazade » en 2000, pour promouvoir la lecture et l'écriture dans un cadre de créativité et de liberté, les contes, les nouvelles, la poésie et le théâtre notamment. Quels ont été les éléments clés qui vous ont incitée à créer l'association « Cercle Shahrazade » ? J'ai effectivement pensé à ce projet de fonder l'association « Cercle Shahrazade » suite à un projet de contes que j'avais initié en tant que responsable du département Animation au CADAPP. Un autre constat frappant, qui m'a motivée en ce sens, fut de découvrir que la culture orale était en voie de disparition, que les enfants ne connaissaient pas ou très peu les contes... Quels sont les principaux objectifs/ axes d'intervention du « Cercle Shahrazade » ? Notre association compte une vingtaine de bénévoles, en majorité des enseignant(e)s en poste dans divers établissements à Casablanca notamment. Nous sommes autofinancés à 100% (aucune subvention pour l'instant). Notre objectif majeur est de valoriser l'imaginaire chez les jeunes à travers l'expression écrite, orale, picturale et corporelle. Pouvez-vous nous citer quelques exemples d'intervention du « Cercle Shahrazade » ? Nous œuvrons dans le domaine culturel et éducatif. Voici quelques unes de nos réalisations, dont nous sommes fiers : - Animations dans des écoles pour sensibiliser les jeunes à l'expression artistique, au travers de divers ateliers (contes en darija, en berbère, en français, de la poésie, du théâtre...), à raison d'1 fois/ semaine ou par quinzaine, par groupes de 20 personnes maximum, sur une période scolaire de 6 mois en moyenne. Ils travaillent entre autres sur l'écriture de contes avec une publication de leurs contes en fin d'année scolaire, ce qui les motive davantage. - Edition du livre « J'étais analphabète », totalement écrit par une dizaine de femmes analphabètes qui ont fait face à l'illettrisme en rejoignant le CFA (Centre de Formation pour Adultes) - Intervention en milieu carcéral, à raison d'une fois par semaine pendant 3 ans, à Oukacha, avec les jeunes incarcérés en proposant un atelier poésie en arabe, un autre en français, un atelier nouvelles puis un atelier contes. Une bibliothèque a également été mise à leur disposition. Ces jeunes détenus étaient très assidus et savouraient ces moments d'évasion avec délectation. - Séances de conte ponctuelles, à la Villa des Arts de Casablanca une fois par mois (Cf programme des activités de la villa des Arts), à la Sqala... Interview vidéo de Latéfa L'Iraqui