L'escalade militaire en Syrie a visiblement contraint le Conseil de sécurité à reporter à une date ultérieure l'examen de la question du Sahara. Il était prévu que Christopher Ross et Kim Bolduc présentent deux rapports sur le sujet. La réunion à huis-clos du Conseil de sécurité sur la Minurso, initialement prévue ce vendredi 7 avril, comme indique le programme mensuel rendu public par la présidence américaine, n'aura pas lieu. Aujourd'hui, les Quinze ne prévoient aucune rencontre. «Les longues heures passées, hier, dans l'examen de trois projets de résolution sur l'attaque chimique en Syrie ont apparemment fatigué les représentants des pays membres du Conseil», avance une source proche du dossier. Les prochains jours seront l'occasion pour inscrire la Minurso sur l'agenda du CS à moins que les frappes américaines sur une base de l'armée de Bachar Al Assad n'éclipsent encore la question qui intéresse le Maroc, d'autant que la Russie a appelé aujourd'hui à une réunion urgente du Conseil pour discuter de la situation en Syrie. Dernier baroud d'honneur de Christopher Ross De retour à la réunion sur la Minurso, il était prévu que Christopher Ross présente son dernier rapport sur le conflit du Sahara occidental. «Le texte auquel nous avions accès est un réquisitoire dressé contre le Maroc», nous confie une source au Sahara. «Le diplomate américain y accuse le royaume d'être à l'origine du blocage et de l'arrêt du processus de négociations. Il demande un élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara. Ross revendique également un rôle de l'Union africaine dans la solution du différend territorial. Par ailleurs, il invite les Nations Unies à préserver les richesses du peuple sahraoui et se prononce pour une restauration de la pleine fonctionnalité de la Minurso avec le retour de tous les agents de la mission expulsés par le Maroc en mars 2016.» De son côté, la cheffe de la Minurso, qui est sur le départ, prévoit de présenter une intervention devant les Quinze. «Moins engagée que Christopher Ross, la Canadienne Kim Bolduc, d'après ce que nous avons appris, devrait réitérer son appel pour le rétablissement des fonctions de la composante civile et politique» de la mission onusienne, révèle notre interlocuteur. Ross et Bolduc partagent la même position sur ce dernier point. Pour eux, et pour leurs relais aux Nations unies et aux Etats-Unis, le non-retour de la composante civile et politique de la Minurso sonnerait le glas de l'option du référendum. Article modifié le 07/04/2017 à 15h15