Le Maroc entre en ligne de mire des analystes. Y aura-t-il une exception marocaine ou non ? A l'instar de la position officielle marocaine, certains analystes et partenaires internationaux défendent que oui, américains et le gouvernement espagnol en tête. Il y a ceux qui, comme le prince Moulay Hicham, estiment que le Maroc ne sera pas exempt d'un mouvement de contestation qui balaye le monde arabe depuis plus d'un mois. Ces voix se multiplient et des demandes concrètes de réformes ont déjà été formulées. Mais il y a aussi ceux qui font l'oreille sourde à ces interventions. Ce n'est pas seulement le gouvernement marocain qui estime que le Maroc ne sera pas concerné par un éventuel effet domino de la révolution du papillon. Des analystes et personnages politiques étrangers, américains et espagnols, estiment également qu'une «exception marocaine» existe et persistera. Ces personnages se veulent-ils rassurant pour prévenir d'éventuelles révoltes ? Le Maroc différent des autres… Premier argument cité : La stabilité socio-économique, la force de son consensus national et la mobilisation derrière la Monarchie seraient des facteurs qui différencient le Maroc des autres pays arabe. «Les énormes progrès réalisés au cours des dernières années font du Maroc une exception dans la région et empêchent de faire le parallèle avec les situations qui prévalent actuellement dans les autres pays de la région arabe», a dit le professeur et expert américain, Yonah Alexander dans un entretien à la MAP, en marge d'une rencontre-débat organisée mardi par le Potomac Institute sous le thème : «The new Middle East : Quo Vadis ?» D'après lui, l'implication de la société civile dans ce processus constitue clairement l'un des avantages qui distinguent le Maroc des autres pays de la région. La chaîne US Fox News intitule même une analyse par cette formule : «L'exception marocaine». La MAP y fait également écho. Fox News estimerait que le modèle marocain qui puise sa force de son ancrage «ancestral» et «populaire», doit être médité pour répondre aux aspirations légitimes des peuples arabes. Continuant dans le même sens, Edward M. Gabriel, l'ancien l'ambassadeur américain au Maroc de 1997 à 2001 conseille actuellement le gouvernement du Maroc, précise que la légitimité populaire et le soutien dont jouit S.M. le Roi Mohammed VI dans le pays en tant que chef religieux du royaume et de ses responsabilités en tant que commandant des croyants ne sont pas les seuls facteurs qui expliquent cette stabilité. Elle s'explique aussi et surtout par le fait de ses efforts visant à redéfinir la relation citoyen-Etat à travers la nature des réformes importantes qui font défaut ailleurs dans cette région. En Espagne, ce n'est autre que la ministre des Affaires étrangères, Trinidad Jiménez, qui a loué récemment la stabilité marocaine. Il n'y avait pas de risque de révolte, estimait-elle lors d'une intervention à la télé espagnole, car le Maroc avait «déjà initié son processus de réformes». «C'est ce qui le rend différend des autres pays», ajoutait-elle. La ministre nuançait néanmoins ses propos. Le moment était propice, selon elle, pour approfondir ces réformes.