Le 5 mars à Rabat, Mohamed El Fizazi sera promu «guide général» de l'Association marocaine de prédication et de réforme. La structure ambitionne de rassembler les salafistes marocains. Un projet qui intéresse, également, le PAM d'Ilyas El Omari. Après cinq années d'attente, Mohamed El Fizazi a désormais sa propre enseigne religieuse, baptisée : l' «Association marocaine de prédication et de réforme». Le salafiste est sur le point de réaliser un rêve qui l'obsède et ce depuis sa sortie de prison le 14 avril 2011. Il ne lui reste plus que quatre jour à patienter. L'assemblée constituante de la nouvelle structure aura lieu, sauf changement de dernière minute, le samedi 5 mars à Rabat. Le cheikh salafiste sera promu au rang de «guide général». Un poste à la hauteur de ses ambitions qui le place désormais sur le même pied d'égalité que l'ayatollah Ali Khamenei en Iran ou Mohamed Badiî, leader des Frères musulmans, incarcéré depuis 2013 dans un centre de détention en Egypte. L'imam de la mosquée Tarik Ben Zyad à Tanger sera le chef spirituel de l'AMPR. La gestion quotidienne de la structure sera confiée à Abderrazzak Soumah, un ancien détenu salafiste gracié le 6 novembre par le roi Mohammed VI à l'occasion du 40e anniversaire de la Marche verte. L'AMPR intéresse le PAM En janvier El Fizazi annonçait sur sa page Facebook le projet de son association religieuse. Une initiative qu'il tenait à placer dans le cadre du respect total des «fondements de la nation», «l'intégrité territoriale», le «concept de la citoyenneté réelle», la «religiosité modérée» et la «commanderie des croyants, garante de l'unité de la Oumma et de l'unité de ce peuple». Ce vivier électoral salafiste intéresse hautement le PAM d'Ilyas El Omari. Le Tracteur croit qu'il est l'espace idoine pour accueillir El Fizazi et ses «frères» wahhabistes. D'ailleurs, la formation avait déjà noué des contacts avec le tangérois. Depuis la relation entre les deux est assez cordiale. Ainsi El Fizazi n'a jamais cautionné les attaques du PJD contre le PAM. Il a su garder une distance avec les deux grands partis. Mais il sait parfaitement que ses chances de percer au sein de la Lampe sont inexistantes, sinon il y aurait adhéré. En attendant l'officialisation du rapprochement entre le Tracteur et l'Association marocaine de prédication et de réforme, Ilyas El Omari a déjà réussi à convaincre Abou Hafs, un ancien détenu salafiste gracié en février 2012, de travailler dans son groupe de presse en tant que consultant pour les affaires religieuses.