Après l'arrivée des géants de l'automobile tels que Renault et très bientôt Peugeot, le secteur de l'automobile au Maroc est en train de faire un nouveau grand pas : Il va produire des moteurs. Une industrie réservée jusqu'à présent à un nombre restreint de pays à travers la planète. Booster le secteur automobile, tel est le mot d'ordre au Maroc depuis le lancement du plan d'accélération industrielle 2014-2020. Et aujourd'hui, le royaume pousse davantage en posant le pied dans un domaine jamais exploré auparavant : la production de moteurs de voitures. Dans une ambiance très solennelle, le contrat de performance destiné à créer cet écosystème «moteurs et transmission» ou Powertrain a été signé, mardi à Rabat, par Hakim Abdelmoumen, président de l'AMICA, (Association Marocaine pour l'Industrie et le Commerce de l'Automobile), le ministre de l'Economie et des Finances, Mohammed Boussaid et le ministre de l'Industrie Moulay Hafid Elalamy, selon la MAP. Avec un investissement total d'environ 6,5 milliards de dirhams, cet écosystème devrait contribuer, à terme, à la création de 10 000 nouveaux emplois industriels directs à forte valeur ajoutée et générer un chiffre d'affaires additionnel de plus de 6,5 milliards de dirhams. Selon une source proche du dossier citée par Aujourd'hui.ma, l'Etat aurait alloué une enveloppe de 400 millions de dirhams à l'accompagnement des acteurs du secteur dans le cadre de cette nouvelle orientation. Pas à pas vers la vision 2020 C'est un nouveau grand pas en avant que fait ainsi le Maroc dans le secteur de l'automobile, après l'ouverture de l'usine tangéroise de Renault et l'ouverture prochaine de l'unité de PSA à Kénitra. D'ailleurs Moulay Hafid Elalamy a tenu à le souligner : «Sur les 197 pays reconnus par l'ONU, 46 sont des assembleurs de voitures. Parmi eux, 31 seulement fabriquent des moteurs». Le Maroc poursuit ainsi sa course «vers un meilleur positionnement dans la chaîne de valeur [automobile] mondiale», pour emprunter les termes d'une étude du ministère de l'Economie et des Finances publiée en mars 2015. «Jusqu'à présent, le Maroc a réalisé un parcours assez exceptionnel dans le secteur de l'automobile», s'est réjoui le ministre de l'Industrie. Pour lui, ce nouvel écosystème portera forcément le secteur automobile marocain vers un autre niveau. Il explique que les pays producteurs de moteurs tels que «la Malaisie, l'Indonésie, la Turquie et la Corée du sud ont suivi le même chemin que le Maroc, et ont réussi à changer leur tissu industriel quand ils sont passés à la fabrication de moteurs». L'autre impact positif de l'écosystème «moteurs et transmission» touchera assurément les exportations du secteur. Déjà en constante hausse grâce aux usines de Renault (+20,9% en 2015 en chiffre d'affaires). Avec le lancement de l'usine de PSA, le ministère de l'Industrie prévoit qu'elles atteignent les 100 milliards de dirhams (soit plus de 10 milliards de dollars US) annuellement d'ici 2020.