Les jeunes des partis politiques se battent pour sauvegarder leur liste nationale qui leur attribue 30 sièges à la Chambre des représentants. Hier soir, ils ont frappé à la porte de Benkirane pour lui présenter leurs doléances. Mais l'affaire dépasse de loin les prérogatives du chef du gouvernement. Les jeunes politiciens ne veulent pas lâcher leur liste nationale. C'est le message qu'ont transmis, hier soir au siège de la présidence du gouvernement, les chefs des sections jeunesse de huit formations politiques à Abdelilah Benkirane. Cette réunion s'inscrit dans le cadre de la campagne de mobilisation que mènent les intéressés contre des velléités attribuées au ministère de l'Intérieur de mettre fin à la liste accordant 30 sièges à la Chambre des représentants aux moins de 40 ans. Le chef du gouvernement s'est contenté d'écouter les doléances de ses «hôtes» mais sans s'engager à les soutenir. Le PJDiste sait parfaitement qu'il y a des considérations économiques en jeu. Victimes collatérales du grave déficit des retraites des parlementaires? A l'issue d'une rencontre officieuse avec Mohamed Hassad, des leaders de parti auraient demandé au ministre de mettre fin à la fameuse liste. Ces derniers estiment que la mesure exceptionnelle mis en place à l'automne 2011 aurait dévié de ses objectifs initiaux, soulignant qu'elle n'aurait fait que consacrer l'omniprésence de certaines familles dans le paysage partisan marocain au détriment de militants issus de milieux modestes. En effet, rares sont les formations qui ont joué réellement le jeu de la démocratie lors des précédentes législatives. Résultat des courses, de nombreux élus de la liste des jeunes sont des fils ou des filles de politiques à la retraite ou encore en exercice. Certains sièges sont une véritable rente que se transmet de parents à enfants. Mais au-delà de ces considérations, à prendre avec des pincettes, l'argument économique semble plus pertinent que ces positions attribuées à des politiques peu respectueux des règles élémentaires de la démocratie. Se débarrasser des 30 sièges réservés aux jeunes allégerait en effet le déficit financier de la société, affiliée à la CDG, qui gère les retraites des parlementaires, surtout que certains représentants vont quitter le parlement à l'âge de 30 ans. L'Etat pourrait alors leur verser chaque mois 8 000 dirhams de pension pendant plusieurs décennies. Et cette somme pourrait considérablement augmenter à chaque échéance électorale si la liste nationale des jeunes était maintenue.