Du nouveau dans l'affaire Paradise Beach Golf. Le promoteur aurait été arrêté et il serait détenu à la prison de Tanger. Une décision qui intervient près d'un mois après la manifestation de plusieurs clients MRE et Européens devant l'Ambassade du Maroc à Londres qui appelaient à une intervention du roi Mohammed VI. «Une manifestation de ce genre ne peut rester sans suite. Il y aura forcément une remontée de l'information», déclarait le 26 février dernier un responsable de l'Ambassade du Maroc à Londres, suite à la manifestation d'investisseurs MRE et Européens dans le cadre du projet immobilier Paradise Beach Golf. Il répondait ainsi à la question de savoir si le roi Mohammed VI serait informé des problèmes de ces clients. Et il semble que c'est chose faite, d'autant plus que tous s'accordaient pour dire que les messages brandis lors de l'événement tels que «Honte au Maroc» nuisent à l'image du royaume. «Larbi Tadlaoui [le promoteur] a bel et bien été arrêté en fin de semaine dernière pour escroquerie. Il a été interpellé sur ordre du procureur du roi à Tanger», déclare à Yabiladi Aziz Maghraoui, avocat du collectif de clients qui a manifesté à Londres. «Il est actuellement détenu à la prison de Tanger et sera poursuivi en état d'arrestation», ajoute-t-il. «Merci au roi Mohammed VI» Pour mémoire, ce projet avait été lancé en 2007 après une opération de communication du promoteur, Atlantic Beach Paradise (ABP) à Londres. Une société dont Larbi Tadlaoui, ancien MRE d'Angleterre, est le gérant. Séduits notamment par les garanties présentées dont le soutien de l'Etat, via une convention signée entre le promoteur et le gouvernement, plusieurs MRE et des Européens s'étaient engagés en attendant une la livraison prévue en 2011. Mais les travaux n'ont plus avancé depuis et le chantier est resté presque abandonné. Larbi Tadlaoui aurait donc été arrêté, alors que selon ses clients l'homme était quasiment «intouchable». Ils avaient déposé plainte contre lui en octobre 2013, mais cela n'avait jamais abouti. Leur avocat a toujours fait valoir que le promoteur avait «de longs bras dans l'administration». Pour les clients, c'est une victoire. «Merci beaucoup au roi Mohammed VI, car je suis convaincu que notre doléance est arrivée jusqu'à lui», affirme Zakaria Maghraoui, le porte-parole du collectif, soulignant que tous les investisseurs s'en réjouissent. «Je suis contente qu'on ait été entendu», confie Claire Panay, une française née au Maroc qui avait, comme la majorité des clients, versé 23 000 livres sterling d'acompte, soit 331 500 dirhams, à Larbi Tadlaoui, sur ce projet dans le m2 coûtait 1 000 livres sterling, soit 14 000 à 15 000 dirhams. La suite? A présent, la suite de cette affaire suscite encore pas mal d'interrogations. «Depuis ce week-end, mon téléphone n'arrête pas de sonner. Les investisseurs se demandent si nous serons remboursés ou alors l'Etat poursuivra le projet», explique M. Maghraoui, soulignant que certains clients préfèrent être remboursés. Mais des centaines de millions de dirhams étant en jeu, leur avocat pense que ce ne sera pas possible. «La grande partie de ses biens sont en Espagne. Il a tout exporté là-bas», explique-t-il, soulignant que la solution la plus plausible est la reprise du projet par un autre promoteur à la demande du gouvernement, étant donné que le terrain concerné est une propriété de l'Etat. Une nouvelle manifestation est normalement prévue le 25 avril prochain. «Mais vu que Larbi Tadlaoui est en prison, on ne sait pas si on va la tenir», indique le porte-parole du collectif, soulignant que la suite de l'affaire déterminera désormais leurs actions. «Ce que nous voulons c'est la justice. Que cet homme soit condamné à la mesure de ses actes pour servir de leçon aux autres», ajoute le MRE.