Des eurodéputés proches du Polisario se saisissent de l'escalade entre le Maroc et HRW pour rappeler à l'Union européenne que le Maroc n'accompli pas ses engagements internationaux en respectant les droits de l'Homme. Rabat vient d'offrir un cadeau à ses opposants au sein du Parlement européen. L'écho de la menace du gouvernement Benkirane visant à suspendre les activités de Human Rights Watch a retenti jusqu'au Parlement européen. Des eurodéputés du Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe craignent que la fermeture du territoire marocain aux enquêteurs de l'ONG américaine ne favorise les violations des droits de l'Homme et l'impunité au sein du Royaume, tout particulièrement au Sahara occidental. Des inquiétudes exprimées via une question écrite adressée à la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de la sécurité, l'Italienne Federica Mogherin. Les signataires sollicitent une intervention de l'UE pour plaider la cause de HRW auprès de Rabat. Ils estiment que la menace marocaine obéit à une volonté des autorités marocaines «d'éviter toutes investigations de cas de torture et d'abus» qui seraient l'œuvre des «forces de sécurité». Pressions sur l'Union européenne pour intervenir Et de rappeler à la commissaire européenne que par le passé «des rapports élaborés par le Rapporteur spécial des Nations Unies contre la torture, Juan Mendez, ou par d'autres instances de l'ONU ont mis en évidence que le Maroc n'accompli pas ses engagements» dans le respect des droits de l'Homme et la fin de la pratique de la torture dans ces centres de détention. Les eurodéputés affirment que la crise avec Human Rights Watch n'est le second acte de l'expulsion, en juin dernier, de deux membres de l'organisation Amnesty international, venus au Maroc pour y enquêter sur les conditions de vie des migrants subsahariens. Cette question écrite n'est que le premier coup de feu tiré par les partisans de HRW au parlement européen. De toute évidence, d'autres actions similaires seront annoncées dans les prochains jours. La question des droits de l'Homme est l'un des points faibles du Maroc que ses détracteurs au sein de l'instance européenne exploitent à souhait. Il faut rappeler que les signataires de la question écrite sont les eurodéputés espagnols : Javier Nart, Fernando Maura et Juan Carlos Girauta. Ils appartiennent à la formation de centre-droit qui monte en Espagne : Ciudadanos.