Après son indice de la liberté humaine paru en août dernier, l'Institut Fraser vient de publier son nouvel indice de la liberté économique 2015. Le Maroc s'en sort en dessous de la moyenne, même s'il présente une certaine évolution ces dernières années. Le Maroc rate de peu la moyenne mondiale dans l'indice de la liberté économique publié paru lundi 14 septembre, par l'Institut Fraser, un think tank canadien spécialisé dans l'économie, la société et l'éducation. Le Royaume est en effet 109ème sur 157 pays, avec un score de 6,46 points, tandis que la moyenne est de 6,86. Hong Kong et Singapour coiffent le classement, tandis que les Emirats Arabes Unis bouclent le top 5. Au Maghreb, le Maroc s'impose en leader, tandis que la Tunisie occupe le 116ème et l'Algérie apparait au bas du tableau à la 151ème place. 4 décennies marquées par une certaine évolution Pour déterminer la liberté économique des pays, dont l'édition de cette année se base sur les données de 2013, les chercheurs de l'Institut Fraser retiennent cinq indicateurs : la taille du gouvernement, la structure légale et la sécurité des droits de propriété, l'accès à de la monnaie saine, la liberté de commercer internationalement et la régulation du crédit, du travail et des affaires. Et de manière générale, le Maroc doit fournir de gros efforts pour la majorité de ces indicateurs, à en croire le rapport de l'Institut Fraser. Le seul domaine dans lequel il semble bien avancer est celui de la régulation des affaires où il est 42ème mondial. En revanche, l'observation historique de la liberté économique au Maroc selon l'Institut Fraser montre que le royaume a connu une certaine évolution ces quatre dernières décennies. L'indice marocain était en effet de 5,65 en 1970. Après une chute à 4,45 en 1980 – résultant probable du plan d'ajustement structurel imposé au Maroc par le FMI – le royaume est remonté à 5,20 en 1985. Et depuis 1995, l'indice de liberté économique est resté au-dessus des 6 points. L'indice a connu une évolution continue entre 2006 et 2011 où il a atteint son plus haut niveau, 6,51, selon les calculs de l'Institut Fraser. Après un repli à 6,39 en 2012, il est remonté en 2013 à 6,46. L'une des composantes du bonheur toutefois insatisfaisante A côté de cette évolution très légère d'une année à l'autre, les auteurs du rapport ont mis en évidence la relation entre la liberté économique d'un pays et le bonheur de ses citoyens. En recueillant les avis d'un échantillon représentatif d'individus, ils ont conclu que peu de Marocains arrivent à satisfaire leurs besoins de sécurité, en référence à la pyramide de Maslow. A ce niveau, le royaume figure même parmi les derniers sur les 157 pays concernés par l'étude. Bien qu'ayant de nombreuses similitudes avec l'indice du World Economic Forum - qui dans sa dernière édition parue en janvier dernier faisait remonter le Maroc dans la catégorie des pays modérément libre - l'indice de l'Institut Fraser revêt un caractère beaucoup plus social. Les auteurs, quant à eux, espèrent que cela permettra aux gouvernements de mieux décider pour l'économie en faisant du bonheur de leur population une priorité.