Après plusieurs rapports et études sur la question, le think thank américain World Resources Institute (WRI) vient de publier un rapport confirmant les problèmes d'eau auxquels devra faire face le monde entier au cours des prochaines décennies. Mais cette fois, 33 pays dont le Maroc sont particulièrement identifiés comme risquant de connaitre un «manque d'eau extrême» d'ici 2040. Rabat est appelé à renforcer son plan national de l'eau. De manière générale le monde entier va être soumis à un stress hydrique important au cours des prochaines décennies en raison du changement climatique, du développement économique, de l'urbanisation et la croissance démographique. C'est ce qui ressort du nouveau rapport du think thank américain spécialisé dans les questions environnementales, World Resources Institute (WRI). Cependant, l'alerte est à son plus haut niveau pour 33 pays, dont presque tous les pays de la région MENA, le Maroc y compris. En effet, selon la même source, le royaume chérifien risque de connaitre un «manque d'eau extrême» d'ici 2040. +80% des ressources actuelles en moins Le degré de pénurie d'eau est mesuré par WRI sur une échelle de 0 à 5, sur la base de calculs mathématiques incluant des données climatiques. Le Maroc obtient quant à lui un score de 4,68. D'après le rapport, cela signifie que d'ici 2040, le royaume pourrait perdre plus de 80% de ses ressources actuelles en eau. Une déclinaison sectorielle montre que les principaux secteurs grands consommateurs d'eau de l'économie chérifienne risquent d'être dans le rouge d'ici 25 ans, l'agriculture en tête, suivie de l'industrie. Ces secteurs affichent tous des scores supérieurs à 4. Idem concernant les ménages marocains, pour lesquels le WRI prévoit également une extrême pénurie d'eau. Une analyse plus détaillée du rapport montre que le stress hydrique au Maroc sera prononcé dès 2020. Même pour les prévisions les plus optimistes, le risque reste «extrêmement élevé» pour le royaume qui dégage un score de 4,34. En 2030, le fossé devrait se creuser d'avantage. A cette période, les calculs du WRI situent le degré de manque d'eau à 4,53. Renforcer le plan national A cette allure, le WRI prévient que cette situation entravera la sécurité nationale et la croissance économique. C'est d'ailleurs l'alerte lancée depuis des années par de nombreux rapports et études autour de la sécurité alimentaire notamment. Le dernier en date est celui de la FAO qui avertissait sur une possible baisse de 50% de la disponibilité en eau d'ici 2050 dans la région MENA. La présente étude du WRI est encore plus précise sur le cas du Maroc et appelle le gouvernement à renforcer son plan national de l'eau. Lancé en 2014, ce programme financé à hauteur de 27 milliards de dollars devrait s'étendre jusqu'en 2030. Mais le WRI estime qu'il faudrait en faire plus et appelle Rabat à «soutenir l'accord international sur le climat» prévu à Paris en novembre prochain.