Selon un rapport de l'institut des ressources mondiales publié le 6 août, 17 pays situés au Moyen-Orient et au nord de l'Afrique sont confrontés à une grave pénurie hydrique. La carte établie par World Resources Institute (WRI) mentionne que le Maroc est aussi menacé, et il est juxtaposé à des pays « avec menace élevée« . Ceci signifie que le Maroc est parmi les pays où la demande en eau est supérieure à la quantité disponible. Ce rapport alarmant classe le Maroc en 22e place sur un total de 164 pays. En effet, la région MENA en général souffre d'une chaleur et sécheresse très inquiétantes et le faible approvisionnement en eau ainsi que les changements climatiques accentuent le risque encore davantage. Cette région qui représente un quart de la population mondiale est menacée aujourd'hui de la soif et s'approche de plus en plus du jour où aucune eau ne coulera du robinet. La Banque mondiale estime que la région MENA récoltera d'importantes pertes économiques dues à cette crise de l'eau liée au climat allant de 6% à 14% du PIB d'ici 2050. « On a une diagonale de la soif qui va de Tanger au nord-est de la Chine. Les niveaux de stress hydrique y sont très inquiétants, en dessous de 1.000 m3 d'eau par habitant et par an. Dans un certain nombre d'Etats, nous sommes en dessous d'un seuil d'extrême stress hydrique, avec un un niveau de 500 m3 d'eau par habitant et par an », indique Franck Galland, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste des questions sécuritaires liées aux ressources en eau. Dans ces pays où la situation semble critique, les eaux sont absorbées majoritairement par l'agriculture, l'industrie et les besoins humains, ces derniers consomment à peu près 80% des eaux souterraines lors d'une année moyenne. WRI souligne dans son rapport qu'il est toujours possible de remédier à cette crise, en prenant des mesures et en investissant dans une meilleure gestion. Il est donc possible de résoudre ces problèmes de l'eau et de sauver ainsi la planète dès maintenant. Environ 82% des eaux usées de la région MENA ne sont pas réutilisées tandis qu'Oman, classé parmi les pays à stress hydrique « extrêmement élevé », traite 100% de ses eaux usées et collectées et en réutilise 78%, généralement 84% de toutes les eaux usées collectées dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont traitées et 44% sont réutilisées.