L'ONU souhaite contenir la contestation dans les camps de Tindouf à un niveau acceptable. Elle a envoyé sur place une délégation du HCR afin de recueillir les revendications des jeunes protestataires. C'est plus un effet placebo qu'un remède efficace aux problèmes des Sahraouis de Tindouf, d'autant que la marge de manœuvre des Nations Unies sur cette question est très réduite. Une délégation du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) se trouve dans les camps de Tindouf. Elle enchaine les réunions avec des entités contestatrices à la direction du Polisario. Faire bénéficier la population sahraouie installée sur le territoire algérien du statut de réfugiée était la principale revendication des différents interlocuteurs des représentants de l'organisme onusien. Un sujet qui était au cœur des réunions avec des membres du Mouvement du 5 mars, créé dans le sillage de la vague du «Printemps arabe» de 2011, et ceux appartenant à un groupe indépendant baptisé «Défenseurs du droits des réfugiés». Ces derniers avaient observé de longs sit-in de plusieurs mois en 2014 et début 2015 devant le siège de la représentation du HCR dans les camps. L'ONU ne peut rien faire L'organisation des Nations Unies n'est guère en mesure de les aider dans leurs revendications. Le HCR devrait procéder au préalable à un recensement afin d'identifier les véritables réfugiés du conflit du Sahara occidental de ceux qui squattent les camps pour différentes raisons. Une opération à laquelle s'opposent fermement l'Algérie et le Polisario même si les cinq dernières résolutions du Conseil de sécurité sur ce différend territorial invitaient le HCR à effectuer un enregistrement de la population. Par ailleurs, le cahier revendicatif des organisations en rupture de banc avec le Polisario a porté également sur l'épineuse question du droit des habitants à se déplacer sans restrictions vers le pays de leur choix. Actuellement, les Sahraouis ne peuvent prétendre à circuler librement. Les milices du Front, fortement soutenues par la douane et l'armée algériennes, ont mis en place des «checkpoints» à la sortie des camps. Des barrières qui se dressent exclusivement devant la majorité des Sahraouis n'ayant pas la nationalité algérienne ou mauritanienne. Sous prétexte de lutter contre la contrebande, elles empêchent surtout la principale activité des démunis qu'est le commerce. La présence d'une délégation du HCR dans les camps a permis aux jeunes de s'exprimer et surtout de dénoncer la corruption au sein de la direction du Polisario bien qu'ils restent en faveur de la solution de l'indépendance. La mission du HCR vient finalement porter un soutien aux amis de Mohamed Abdelaziz et à l'Algérie, afin de calmer les tensions. Erratum Une délégation du Haut Commissariat des droits de l''Homme( HCDH) a effectué un visite dans les camps de Tindouf et non du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), comme nous avions annoncé le 4 août. Nous prions nos lecteurs de nous excuser pour cette erreur. Article modifié le 07/08/2015 à 17h12