Le centre de recherche Initiative d'Oxford sur la Pauvreté et le Développement Humain (OPHI) vient de publier son indice mondial de pauvreté multidimensionnelle. L'étude détaillée du cas marocain montre que la région de Marrakech-Tensift-El-Haouz est la touchée par le fléau. Détails. Au Maroc, la région de Marrakech-Tensif-El Haouz est la plus touchée par la pauvreté, selon l'indice mondial 2015 de la pauvreté multidimensionnelle (IPM) récemment publié par l'Initiative d'Oxford sur la Pauvreté et le Développement Humain (OPHI), un centre de recherche économique de l'Université d'Oxford. Un taux de pauvreté largement au-dessus de la moyenne nationale Cette partie du royaume affiche en effet un taux de pauvreté de 28,3%, avec des habitants vivant dans un niveau de privation de plus de 33% et moins de 40% de ce qu'il leur faut pour combler les besoins essentiels. En outre, 12,5% de la population de la région du centre-ouest est considérée comme vulnérable à la pauvreté. Une proportion 11,6% est victime d'une pauvreté sévère. Ici, les concernés vivent dans un niveau de privation de plus de 50%, quand 20,4% la population de Marrakech-Tensift-El Haouz est carrément au stade de l'indigence. Excepté les régions de Taza-Al Hoceima-Taounate et le Souss-Massa-Draa dont les taux pauvreté franchi aussi la barre des 20%, plus précisément 28% et 22,4%, le niveau de pauvreté de Marrakech-Tensift-El Haouz n'a rien à avoir avec des régions comme le Grand Casablanca (0,7%), Rabat-Salé-Zemmour-Zair (4,2%) ou même Meknes-Tafilalet (9,2%). Et même comparativement à la moyenne nationale qui est de 15,4%, la région gouvernée par Abdeslam Bikrat est sérieusement touchée par la pauvreté. Malnutrition sévère, mortalité infantile élevée, faible scolarisation... L'Indice de la pauvreté multidimensionnelle est déterminé sur la base de 10 indicateurs analysés en trois dimensions. La première concerne la santé et prend en considération la nutrition et la mortalité infantile. Vient ensuite l'éducation qui touche la scolarisation des enfants et le nombre d'années passées sur les bancs. La troisième dimension est celle du niveau de vie qui englobe l'accès à l'électricité, l'eau potable, aux installations sanitaires, au gaz butane et l'équipement électroménager. Dans le cas de Marrakech-Tensift-El Haouz - ce qui est également vrai pour Taza-Al Hoceima-Taounate et dans une moindre mesure pour la région Souss-Massa-Draa, plusieurs familles ne compteraient pas un seul membre ayant poursuivi les études pendant cinq années consécutives, indique le rapport. Certains foyers ont déjà perdu deux enfants ou plus parfois et la «malnutrition sévère» touche plusieurs familles. Pour se procurer de l'eau potable, ils doivent faire parfois jusqu'à «45 minutes de marche», précise la même source. Plusieurs autres pays en développement parmi les 101 intégrés dans l'indice de l'OPHI connaissent les mêmes conditions. D'ailleurs, selon cette organisation britannique, 1,6 milliard de personnes à travers tous ces pays -soit 30% de la population mondiale- sont touchées par la pauvreté multidimensionnelle, la majorité résidant en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.