Une américaine de confession musulmane obtient gain de cause suite à son procès contre l'enseigne vestimentaire américaine Abercrombie and Ficth. Elle s'était vu refuser un emploi à cause de son voile. Samantha Elauf s'était présentée à un entretien d'embauche chez l'enseigne américaine Abercrombie and Fitch à Tulsa (Oklahoma) en 2008 avec un voile noir sur la tête, sans se douter que cet élément serait un motif de refus de sa candidature. Si dans un premier temps tout s'était bien passé pour elle, un responsable estimera finalement que le voile était contraire au code vestimentaire de la société et au positionnement de la marque plutôt décontracté et BCBG. Après s'être fait recaler de son entretien d'embauche, la citoyenne américaine avait décidé de porter plainte en s'appuyant sur la loi fédérale américaine de 1964 sur les droits civiques qui interdit formellement de refuser l'accès à un emploi à une personne sans activité professionnelle sous couvert de la race, la religion, la couleur, le sexe ou l'origine. Alors qu'elle avait obtenu en première instance 20 000 dollars de dommages et intérêts, elle a ensuite été déboutée en appel. La cour d'appel avait estimé qu'il n'y avait pas de discrimination claire dans cette affaire car Samantha n'avait fait à aucun moment une demande d'aménagement du règlement intérieur de la société en fonction de sa religion. Les juges de la Cour suprême donne raison à Samantha Elauf 7 ans après le début de l'affaire, la Cour suprême des Etats-Unis a finalement tranché en faveur de la plaignante. Cette dernière a jugé qu'il n'était pas nécessaire de demander des aménagements pour que la loi contre les discriminations s'applique. Le juge Antonin Scalia a ainsi fait remarquer au recruteur qu'il se «doutait bien» que Samantha Elauf portait un foulard pour des raisons religieuses. Abercrombie and Fitch pour sa défense a tenu à préciser qu'il serait dangereux d'obliger les entreprises à se renseigner sur la religion d'un candidat à l'embauche, dans le but d'éviter d'être taxé de discrimination. Ce dernier argument n'aura pas convaincu les juges de la Cour Suprême qui ont conclu qu'Abercrombie and Fitch s'était rendu coupable de discrimination. La jeune femme voilée aura donc remporté son bras de fer contre l'enseigne vestimentaire. Elle a même recueilli une très forte majorité des voix (8 contre 1) dans la décision rendue le 1er juin 2015 par la Cour suprême.